Gabon: «On réapprend à vivre» - Avec la fin du couvre-feu, les Gabonais profitent à nouveau de la nuit

Au Gabon, les noctambules ont passé leur premier week-end sans couvre-feu. Depuis le coup d'État du 30 août, qui a renversé le régime d'Ali Bongo, les militaires avaient imposé un couvre-feu qui durait depuis 17 mois. Les horaires ont certes été réaménagées à plusieurs reprises pour permettre à l'économie de la nuit de ne pas tomber en faillite, mais les Gabonais ne le supportait plus et profitent désormais de la nuit.

La semaine dernière, l'armée du Gabon a organisé de nombreuses arrestations de personnes qui ne respectaient pas le couvre-feu. Tout homme arrêté a eu le crâne rasé, provoquant un mécontentement général, après 17 mois à vivre sous cette mesure. Mais dorénavant, le gouvernement a décidé de lever le couvre-feu donc les Gabonais en profitent.

Derrière l'Assemblée nationale, coin par excellence pour boire et manger pas cher, notamment le poisson braisé. La nuit est déjà très avancée, mais tous les boxes affichent complet. Les clients savourent la fin du couvre-feu : « C'est la joie pour nous ! On boit comme vous voyez, nous sommes libres maintenant », témoigne une cliente. « Je ne me sentais pas enchaîné, mais simplement un peu désemparé », décrit un client. Derrière son barbecue, Roger, alias « Roger Poisson », ne chôme pas. « J'ai vraiment souffert pendant le couvre-feu, devoir rentrer tôt », dit-il.

Au quartier Louis, connu pour ses bars et restaurants, ces noctambules se délectent de la musique d'un orchestre dans un club feutré. Ici aussi les clients sont aux anges. « Les Gabonais étaient fatigués de ne plus pouvoir rester tard le soir, de pouvoir profiter de la nuit, de sa douceur, de son charme, on réapprend à vivre. »

Le patron qui préfère l'anonymat espère un nouveau départ pour les affaires. « C'est une bonne affaire pour l'instant, nous perdions à l'époque 45 % de notre chiffre d'affaires chaque jour », rappelle-t-il. Le couvre-feu est certes levé, mais les Librevillois demandent cependant aux militaires au pouvoir de maintenir la pression contre les braqueurs.

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