Dakar — Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), Leonardo Santos Simão, a présenté, aujourd'hui, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier rapport du Secrétaire général sur les activités d'UNOWAS soulignant la nécessité d'une coopération régionale renforcée.
Devant les membres du Conseil de sécurité, M. Simão, a souligné les progrès démocratiques significatifs réalisés dans la région, citant les élections pacifiques au Ghana et au Sénégal, tout en reconnaissant les défis économiques qui menacent ces acquis. « Ces deux élections démontrent les progrès réalisés en matière de démocratie dans la région. Cependant, le Ghana, le Sénégal et d'autres pays sont confrontés à des défis économiques importants et ont besoin d'aide pour gérer la dette croissante et mettre en oeuvre des projets qui protègent les moyens de subsistance, faute de quoi leurs acquis démocratiques ne parviendront pas à satisfaire les attentes créées par les populations, en particulier celles des femmes et des jeunes », a déclaré le Représentant spécial.
M. Simão est également revenu sur sa participation au dernier sommet des Chefs de l'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), tout en soulignant la position cruciale du Sommet de maintenir le dialogue avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, malgré leur décision de se retirer de l'organisation régionale. Le Représentant a ensuite mentionné la nécessité de coordonner les efforts pour lutter contre le terrorisme. « Les dirigeants régionaux sont unanimes à reconnaître que l'insécurité engendrée par le terrorisme et l'extrémisme violent constitue la préoccupation la plus urgente de la région », a-t-il dit.
La situation humanitaire et sécuritaire est alarmante dans le Sahel central, où l'augmentation des déplacements et de l'insécurité a entraîné la fermeture de plus de 8 200 écoles. Le Représentant spécial a évoqué devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU les récentes attaques au Sahel central qui ont entraîné d'importantes pertes en vies humaines, ainsi que le fait que les « groupes terroristes deviennent plus agressifs, utilisant des armes sophistiquées, notamment des drones ». Il a donc exhorté les partenaires internationaux à soutenir l'appel humanitaire sous-financé, qui reste actuellement inférieur à 50 % de son objectif.
Outre ces préoccupations, M. Simão a également mentionné que les violations des droits de l'homme et les restrictions à l'espace civique persistent, notamment en Guinée et dans les pays du Sahel central. Il a néanmoins félicité le Libéria pour ses efforts visant à garantir la responsabilité des crimes du passé et la Gambie pour son processus de justice transitionnelle exemplaire.
Le Représentant spécial a également souligné les progrès réalisés dans la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, qui constitueront, selon lui, une avancée majeure pour la consolidation de la paix, l'État de droit et la diplomatie. Il a informé que la Commission Mixte Cameroun et le Nigéria (CNMC) va renforcer sa collaboration avec l'Union Africaine pour faire progresser les mécanismes africains de consolidation de la paix et de prévention des conflits.
M. Simão a salué l'adoption récente du Pacte pour l'avenir, qui vise à renforcer le dialogue et les mesures de confiance entre les États membres. Il a réitéré la détermination d'UNOWAS à favoriser la collaboration entre les différentes parties prenantes, notamment les gouvernements, la société civile, les femmes et les jeunes(, pour répondre aux problèmes urgents de sécurité, de gouvernance et d'assistance humanitaire. Il a par ailleurs, réaffirmé l'engagement d'UNOWAS à promouvoir des initiatives de paix centrées sur l'humain, notamment à la lumière du prochain Sommet extraordinaire de la CEDEAO axé sur le renforcement de l'intégration régionale, en mettant l'accent sur la mise en oeuvre des résolutions 1325 et 2250 sur les femmes, les jeunes, la paix et la sécurité.
