Discours du Premier secrétaire de l'USFP lors de la réunion du Conseil de l'Internationale socialiste des femmes
Ci-dessous la traduction intégrale du discours de Driss Lachguar, Premier secrétaire de l'USFP, prononcé lors de la réunion du Conseil de l'Internationale socialiste des femmes
Madame la Présidente de l'Internationale socialiste des femmes,
Mesdames les membres du Conseil de l'Internationale socialiste des femmes,
Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter la bienvenue au Maroc et, plus particulièrement, au siège de l'Union socialiste des forces populaires. Nous sommes profondément honorés d'accueillir les travaux de l'Internationale socialiste des femmes, un événement rassemblant des dirigeantes socialistes d'Afrique, d'Europe et d'Amérique latine.
Cette rencontre constitue une opportunité précieuse pour échanger idées et expériences, et pour renforcer notre coopération en vue de concrétiser les objectifs et ambitions de nos partis social-démocrate, qui placent les droits des femmes et leur défense au coeur de leurs luttes. L'apport des penseurs et militants socialistes à la libération des femmes et à l'obtention de leur pleine citoyenneté est incontestable. Cette lutte, entamée il y a des décennies, se poursuit encore aujourd'hui.
Nous ne pouvons ignorer la souffrance des femmes
palestiniennes, qui vivent sous occupation, affrontent
quotidiennement des conditions éprouvantes et
se voient privées de leurs droits fondamentaux
Cependant, aucun discours, si bien intentionné soit-il, ne saurait embrasser la diversité des violences et humiliations subies par les femmes à travers le monde. Ce serait également insuffisant pour décrire la lenteur des progrès face aux discriminations ou encore l'amélioration des conditions de vie des femmes en matière d'éducation, de santé, d'accès à l'emploi et à d'autres domaines essentiels.
Près de trois décennies après la Déclaration de Pékin, l'égalité reste hors de portée. Les femmes continuent d'être les principales victimes des conflits armés, subissant violences, déplacements forcés, traite humaine et insécurité permanente.
Nous ne pouvons ignorer la souffrance des femmes palestiniennes, qui vivent sous occupation, affrontent quotidiennement des conditions éprouvantes et se voient privées de leurs droits fondamentaux. A cet égard, il convient de saluer les positions honorables de tous les socialistes et démocrates du monde face aux injustices infligées aux femmes et aux enfants palestiniens, confrontés à des expulsions, des déplacements forcés, des meurtres et à la perte des éléments essentiels de la vie.
En parallèle, les femmes du Darfour endurent un calvaire sans fin, quinze ans après le début du conflit, qui a causé le déplacement de plus de trois millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, n'ayant toujours pas pu regagner leurs foyers.
Dans d'autres régions, les atrocités de groupes comme Boko Haram, responsables de massacres, enlèvements et pillages, exposent femmes et jeunes filles à des violences inqualifiables, assimilables à des crimes de guerre.
L'Afrique, de son côté, subit les répercussions des changements climatiques, avec des crises alimentaires dues à la raréfaction des pluies et à la sécheresse, contraignant les populations à fuir sécheresses, inondations et pandémies liées à l'insuffisance des infrastructures sanitaires et à l'absence d'eau potable. Ces effets du changement climatique touchent particulièrement les femmes, aggravant leur vulnérabilité et menaçant leurs moyens de subsistance.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que le Maroc s'illustre comme un modèle prometteur en matière d'énergies renouvelables, de gestion de l'eau et de lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, le pays s'engage aujourd'hui dans une réforme majeure du Code de la famille et du Code pénal, en s'inscrivant dans un débat inédit sur la condition féminine. L'objectif est de mettre fin à toutes formes de discrimination et de renforcer l'arsenal juridique en s'appuyant sur l'article 19 de la Constitution comme référence pour toute modification.
Il est évident que le chemin vers l'égalité des genres est long et semé d'embûches. Pourtant, je reste convaincu que cet objectif, et le combat qu'il implique, ne sauraient être portés que par les partis social-démocrate et leurs structures féminines et militantes.
En conclusion, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance envers les luttes des mouvements féminins, et je vous souhaite des débats fructueux et des travaux couronnés de succès, afin que nous puissions ensemble contribuer à l'amélioration des conditions des femmes à travers le monde.