Une semaine après le passage dévastateur du cyclone Chido, l'aide tarde à parvenir aux sinistrés de Mayotte. Aux Comores, la proximité géographique alimente les critiques envers un gouvernement accusé de lenteur. Tandis que la société civile s'indigne, les autorités promettent une intervention coordonnée.
Avec notre correspondant à Moroni, Abdallah Mzembaba
La frustration domine au sein de la société civile comorienne. Nadia Tourqui, membre du Collectif Solidarité Chido formé après le passage du cyclone, exprime l'exaspération d'une partie de la population.
« Je pense que si le gouvernement comorien n'a pas réagi jusqu'à présent, c'est qu'il doit y avoir d'autres blocages qui font qu'il n'a pas la marge de manoeuvre pour réagir comme il se devrait. Pourquoi ne le fait-il pas ? Je pense que c'est ça la question qu'on devrait se poser. Quels sont les blocages qui font que six jours après le drame, on soit encore à chercher où sont les secours et qui est responsable de ce secours ? »
Face à ces critiques, le gouvernement défend son approche. Houmed Msaidié, conseiller spécial du chef de l'État, affirme que des mesures concrètes sont en cours pour répondre à l'urgence. « D'abord en commençant probablement aujourd'hui par une cargaison d'eau d'environ 10 000 cageots. Le gouvernement au nom des comoriens va envoyer son assistance par l'intermédiaire d'une ONG qu'on appelle Uzuri wa dyini. La situation à Mayotte est catastrophique. C'est un drame national. Rien ne nous empêche d'assister nos frères et soeurs. Il y en aura d'autres envois. »
Le Collectif Solidarité Chido se dit déjà prêt à expédier des denrées essentielles, tandis que les autorités, sous l'impulsion du président Azali Assoumani, prônent une action rapide, mais concertée avec les autorités à Mayotte.
À lire aussiCyclone Chido à Mayotte: l'incertitude demeure sur le bilan des victimes