Selon son président, la Ceni a réussi sa mission d'organiser des élections ayant permis la participation de tous. Il soutient, par ailleurs, que toutes les décisions et actes de la Ceni sont conformes au cadre légal.
L'apaisement. C'est le voeu formulé par Dama Arsène Andrianarisedo, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), à l'issue de la publication des résultats provisoires des élections communales dans la province d'Antananarivo, hier.
Ce voeu d'apaisement, le numéro Un de la Ceni l'adresse à la population. Mais il s'agit surtout d'un appel à l'endroit des acteurs politiques. Selon ses dires, "la Ceni s'est appliquée à organiser des élections apaisées, permettant la participation de tous, et à publier des résultats reflétant la sincérité du vote et porteur d'apaisement", déclare Dama Arsène Andrianarisedo.
Face aux critiques et aux affirmations de l'existence d'anomalies, et même d'éventuelles fraudes, le patron de la Ceni recommande à ceux qui auraient des griefs contre le processus électoral de s'en remettre aux juridictions compétentes. Il s'agit, en l'occurrence, des tribunaux administratifs, suivant la localisation géographique des circonscriptions.
"Plusieurs sont ceux qui dénoncent l'existence d'anomalies. Toutefois, pour nous, au sein de la Ceni, nous estimons qu'elles n'ont pas forcément eu d'effet sur la sincérité du vote. Quoi qu'il en soit, il appartient à la Justice d'en décider", ajoute Dama Arsène Andrianarisedo. Il affirme, néanmoins, que la Commission électorale est ouverte aux débats. "Cependant, il faut aussi que nous soyons tous prêts à nous écouter", glisse-t-il.
Requêtes
Le président de la Ceni insiste, par ailleurs, sur un point. Il assure que les actes et décisions de la Ceni "sont conformes au cadre légal". Il s'agit visiblement d'une réponse aux affirmations de l'opposition, selon laquelle l'attribution des ordonnances permettant le rajout des "omis", dans la liste électorale serait illégale.
En face, justement, pour la province d'Antananarivo, l'opposition a déjà déposé des requêtes en contentieux électoraux auprès du tribunal administratif d'Antananarivo. Jeudi, donc la veille de la publication des résultats provisoires, l'avocat du candidat Tojo Ravalomanana, accompagné de quelques députés du parti "Tiako i Madagasikara" (TIM), a déposé une pile de dossiers auprès du tribunal administratif sis à Anosy, afin de contester les résultats dans la capitale.
Les émissaires du TIM affirment que ces dossiers "sont les preuves que nous avons rassemblées pour démontrer les fraudes durant les élections municipales dans la Commune urbaine d'Antananarivo". Comme l'a indiqué le président de la Ceni, il appartient à la Justice de trancher sur les éventuelles anomalies et illégalités dénoncées dans les requêtes. C'est aux tribunaux administratifs également de proclamer les résultats officiels des élections municipales et communales.