La reconnaissance par le Royaume-Uni de la souveraineté mauricienne sur les Chagos est en renégociation. Le nouveau gouvernement mauricien a exprimé des réserves sur les termes du projet d'accord avec Londres. L'archipel des Chagos, qui abrite la base américaine de Diego Garcia, avait été détaché de Maurice par le Royaume-Uni juste avant l'indépendance en 1968.
Au Parlement, le Premier ministre a déclaré que l'accord politique n'apporte pas les bénéfices attendus pour Maurice. Cette situation a conduit à de nouvelles négociations entre Port-Louis et Londres depuis le mois dernier. Le Royaume-Uni a dépêché à Maurice deux envoyés spéciaux : Jonathan Powell, conseiller à la sécurité nationale, et Harriet Matthews, directrice générale pour l'Afrique.
Deux enjeux majeurs sont en discussion. Le premier concerne la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Londres reconnaît cette souveraineté, mais propose, dans le projet d'accord, que Maurice cède pour 99 ans ses droits sur Diego Garcia, où se trouve la base américaine.
Pour l'équipe de Navin Ramgoolam, ce compromis pose des problèmes juridiques. Car la Constitution mauricienne intègre les Chagos dans son territoire. De plus, en 2019, dans un avis consultatif, la Cour internationale de Justice a déclaré illégale la présence britannique sur l'archipel. Céder une partie du territoire au Royaume-Uni contreviendrait donc à cette décision.
Le second enjeu majeur concerne les redevances d'occupation du territoire. Le montant et la rétroactivité du loyer sont en négociation. Londres fait face à deux négociateurs chevronnés : le Premier ministre Navin Ramgoolam et son vice-Premier ministre Paul Bérenger, intransigeants sur les questions juridiques et de souveraineté.
Selon le Premier ministre mauricien, Londres souhaite finaliser cet accord avant l'installation de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025.