Madagascar: Commémoration de l'abolution de l'esclavage 1848 - Un jeune historien malgache invité à La Réunion

L'historien malgache Alex Randriamahefa a été invité par la mairie de Saint-Denis, à La Réunion, dans le cadre de la « Fête Kaf 20 Desanm », une commémoration et célébration de l'abolition de l'esclavage en 1848, qui s'est déroulée du 16 au 20 décembre dernier. Le jeune chercheur a participé à un atelier et animé une conférence sur le thème « Razzia Betsimisaraka et Sakalava à Mayotte, aux Comores et en Afrique de l'Est », à la Médiathèque François Mitterrand.

Le doctorant a captivé son audience en retraçant la trajectoire historique des aïeux malgaches. « Ils étaient surpris par le thème. C'était une découverte. Je suppose qu'on n'a jamais parlé de ça à La Réunion », s'est-il étonné. Cependant, les Réunionnais ont manifesté une volonté de rompre avec le silence. L'histoire de l'esclavage, longtemps enfouie, refait surface. Ces chaînes et ces cicatrices dans le dos ne sont plus uniquement perçues comme un récit tumultueux, mais comme des étapes nécessaires pour avancer vers l'émancipation.

« Ce qu'on peut retenir, c'est que l'esclavage commence à sortir du tabou chez les Réunionnais, même si ce n'est pas encore le cas pour tout le monde. Les autorités et les différents acteurs assument aujourd'hui leur part de responsabilité. En accrochant, par exemple, les noms de tous les affranchis de 1848 dans un jardin à Saint-Denis, ils ont fait sortir ces ancêtres de l'anonymat et de l'oubli », a précisé l'historien. Le séjour de M. Randriamahefa s'est avéré particulièrement enrichissant.

Il lui a permis de mieux comprendre une période charnière de l'histoire de l'île voisine, tout en partageant les épisodes oubliés de la Grande île. Par ailleurs, cet échange a mis en lumière l'étroite relation entre les peuples du sud-ouest de l'océan Indien, illustrant le concept d'Indianocéanie. En outre, les Créoles de La Réunion continuent de creuser chaque année dans leur passé, acceptant progressivement leur histoire. Ce travail de mémoire vise à transmettre à la jeune génération une meilleure compréhension de ses origines et de son identité.

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