Les résultats des élections communales secouent le microcosme politique. Des résultats contradictoires par rapport à ceux publiés par la Ceni pour la capitale ont fait le tour des réseaux sociaux pendant le week-end. Des résultats extraits du site officiel de la Ceni qui donnent la victoire à un autre candidat que celui annoncé vendredi. La surprise et l'indignation se sont mêlées dans les camps concernés. La Ceni a annoncé que son site a été victime d'une tentative de piratage et elle a suspendu la publication des résultats provisoires des communales jusque-là accessibles au public. Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer l'origine du document et les personnes qui ont partagé sur les réseaux sociaux les résultats qualifiés de faux auraient été arrêtées.
Si l'on s'en tient à la thèse d'un piratage, ce qui signifierait que le site de la Ceni ressemble à un moulin alors qu'il était censé être pourvu d'une protection infaillible, les données stockées sur ce site s'exposent donc à une exploitation de l'extérieur si tel était le cas. Ce qui est peu probable. Mais la technologie étant ce qu'elle est actuellement, on ne peut exclure aucune éventualité.
Au-delà des aspects techniques et technologiques de cette situation, c'est peut-être au niveau du traitement des résultats à Antananarivo qu'il faut revoir. Plus la publication des résultats traîne, plus les rumeurs enflent et moins les résultats sont crédibles. Lors des élections présidentielles de 1982, 1989, 1992, 1996, les résultats complets provisoires des six arrondissements de la capitale avaient été publiés avant minuit. À l'époque, c'était encore le ministère de l'Intérieur qui organisait les élections et le traitement des résultats se faisait de façon manuelle. On ignore si les résultats étaient « tout faits » avec des PV préremplis, mais le fait est qu'il y avait moins de contestation et de suspicions.
Les choses se compliquent depuis l'arrivée de la Ceni et le traitement informatique des résultats. On a du mal à comprendre pourquoi les résultats venant des contrées au bout du monde, où les routes sont impraticables, arrivent plus tôt à la Ceni que ceux de la capitale. On a beau avancer toutes les explications pour justifier ce constat, on a toutes les peines du monde pour convaincre l'opinion en général et les perdants en particulier. Plus de célérité, plus de rapidité dans le traitement donneraient plus de crédibilité à la Ceni et aux résultats. C'est d'autant plus vrai que, dans le passé, il est arrivé que les ordinateurs tombent en panne au moment où la tendance allait s'inverser. Les opérations de traitement des PV ont repris quand tout s'était arrangé.
La meilleure façon d'éviter le « piratage » et les polémiques est de publier les résultats le plus tôt possible. C'est capital.