Le Système éducatif sénégalais pourrait entrer à nouveau dans une période de perturbations. C'est ce qu'a souligné le secrétaire général du SELS/A, hier, dimanche 22 décembre 2024, à Rufisque. C'était en marge d'une rencontre des jeunes et des arabophones du syndicat.
Le secrétaire du syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS/A) exprime son scepticisme quant à la volonté des nouvelles autorités de prendre en charge avec célérité les revendications des enseignants. Pape Mbaye Marie Sylla qui s'exprimait en marge d'une assemblée générale tenue par les sections des jeunes et des enseignants arabophones de son organisation syndicale et pour lui le système éducatif pourrait renouer avec son cycle de perturbations. Il annonce déjà des concertations avec d'autres syndicats d'enseignants afin de peaufiner un plan d'actions commun pour exiger le respect des engagements pris par l'Etat et à l'occasion du forum de Saly.
« Nous pensons que la volonté politique de régler les revendications des enseignants n'est pas là. Elle n'est pas spontanée et nous devons la provoquer. Et pour provoquer cette volonté politique le Sels/ Authentique a décidé de mettre en place un cadre de lutte et, ce cadre sera élargi à toutes les organisations sœurs qui sont au niveau du système éducatif. Nous avons déjà commencé le travail. Nous sommes déjà entrés en contact avec beaucoup de secrétaires généraux nationaux et ils sont prêts à travailler avec nous dans ce cadre-là pour le partage des revendications des enseignants. Nous allons dès le mois de janvier renouer avec les plans d'actions et avec les grèves parce que nous pensons que c'est la seule solution pour que le gouvernement entende raison », a dit le secrétaire général du SELS/A.
Entre autres griefs portés par le responsable syndical, il y a les lenteurs administratives, les digitalisation qui tarde, le retard dans le paiement des indemnités de surveillance, la question de l'imposition des rappels mais aussi la nécessité d'apporter des correctifs dans le projet de décret et surtout la situation des décisionnaires et de leur retraite.
« Parmi ces revendications, nous pouvons citer les lenteurs administratives. Ce que notre organisation demande c'est l'accélération de la digitalisation parce que actuellement les enseignants souffrent énormément de ces lenteurs qui comme tout le monde le sait plombent leurs carrières. La deuxième chose c'est également le paiement sans délai, des indemnités de surveillance du bac parce que les professeurs ont déjà perçu leur argent.
Nous pensons qu'il est injuste que nos camarades instituteurs qui avaient en charge la surveillance ne rentrent pas dans leurs fonds. Sur la question des décisionnaires, nous le savons, il y a un projet de décret qui est dans le circuit et notre organisation demande son retrait pour y intégrer les revendications qui ont été consignées lors du forum de Saly. Nous pensons également qu'il faut aller vers la retraite à 65 ans avec 5 ans en optionnel, surtout pour nos camarades décisionnaires. Il y a également l'abattement des impôts. Parce que les enseignants payent beaucoup de lourds impôts. Ils perdent l'essentiel avec les impôts... Ces impôts doivent être revus à la baisse par les nouvelles » a listé M. Sylla.
Il est également revenu sur l'introduction de l'anglais dans l'élémentaire, pour non seulement déplorer la précipitation et le manque de concertations, mais aussi et surtout la question de la surcharge de travail au détriment des activités de consolidation et cela sans aucune forme d'indemnisation pour les maitres qui dispensent ces enseignements en anglais.
Pour lui, enseignements en anglais ne sont pas dans le cahier de charge des enseignants et cela justifie de leur payer des indemnités. En attendant, Pape Marie Sylla souhaite de voir les autorités mettre la pédale douce pour organiser des concertations inclusives sur cette réforme.
Il en appelle à la mobilisation des différents corps des différents ordres d'enseignements pour une prise en charge efficace des problèmes des enseignants.