Ethiopie: Emmanuel Macron évoque les enjeux régionaux

A Djibouti, le président de la République de France a rencontré des militaires français où il a été reçu par le président Ismaïl Omar Guelleh, avant de se rendte en Éthiopie pour une rencontre avec le Premier ministre, Abiy Ahmed.

À l'issue d'un entretien avec le Premier ministre éthiopien, Emmanuel Macron a appelé les belligérants au Soudan à « déposer les armes ». Pour le président français, la seule voie possible est celle « du cessez-le-feu, de la négociation ». A son arrivée à Addis-Abeba, Emmanuel Macron a déposé une gerbe au monument de la bataille d'Adoua, bataille historique qui signe la victoire de l'Ethiopie face à l'Italie en 1896. Puis, le président français a pris la direction du Palais national, édifice construit en 1955 pour célébrer le jubilé d'argent du règne de l'empereur Haïlé Selassié. Les travaux de rénovation et de transformation de cet édifice en musée ont été financés par l'Agence française de développement (AFD).

Paris va appuyer, à hauteur de 100 millions d'euros, le programme de réformes lancé par Addis-Abeba pour libéraliser son économie. Emmanuel Macron s'est également engagé à accorder un prêt exceptionnel de 80 millions d'euros de l'AFD pour la modernisation du réseau électrique éthiopien, modernisation à laquelle devrait participer des entreprises françaises. Après la visite du musée, il s'est entretenu avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, suivi d'un dîner. Les deux hommes ont échangé sur la dimension bilatérale à l'accord mettant fin aux tensions entre l'Éthiopie et la Somalie, en passant par la situation intérieure en Éthiopie.

L'accès à la mer Rouge, un enjeu majeur pour l'Éthiopie

Un objectif central pour l'Éthiopie, pays enclavé de la corne de l'Afrique, est que le pays cherche à obtenir un accès à la mer Rouge. Un sujet qui avait généré de fortes tensions avec la Somalie voisine lorsqu'en janvier, Addis-Abeba a signé un protocole d'accord avec la région séparatiste du Somaliland pour lui louer 20 km de côtes. Un projet d'accès à la mer sur lequel le Premier ministre éthiopien a demandé l'aide de la France.« L'Éthiopie a une population de 130 millions d'habitants, l'économie croît de manière considérable et pour cela, c'est un pays qui aura besoin d'accès à la mer de manière paisible, diplomatique en collaborant avec des pays frères comme la France », a déclaré Abiy Ahmed.

Emmanuel Macron a jugé ce projet légitime. « Ce que le Premier ministre a dit sur l'accès à la mer, la nécessité pour l'Éthiopie de diversifier ses accès, d'avoir la maîtrise de son destin dans un environnement régional ô combien difficile est une demande légitime. Et la France souhaite le rôle qu'elle peut jouer avec beaucoup d'humilité aider à ce processus de diversification par un dialogue responsable apaisé, respectueux du droit international avec les voisins et c'est dans cet esprit que nous avancerons et que nous aiderons au développement harmonieux de l'Éthiopie et de la région », a déclaré la chef d'Etat français.

Emmanuel Macron appelle à « un cessez-le-feu » au Soudan

Emmanuel Macron a évoqué la situation au Soudan avec le Premier ministre éthiopien. A Paris, la France a organisé une conférence internationale, à l'occasion le président français a lancé un appel aux parties belligérantes au Soudan pour qu'elles déposent les armes. « Nous appelons les parties prenantes à déposer des armes et à tous les acteurs régionaux qui peuvent jouer un rôle, de le faire de façon positive, dans l'intérêt de la population qui a trop souffert.

Le seul processus qui peut exister au Soudan, c'est celui du cessez-le-feu, de la négociation et de redonner toute sa place à la société civile qui a été si admirable dans la révolution qu'elle avait su conduire », a-t-il indiqué. « L'esprit de dialogue qui a prévalu dans la résolution du conflit au Tigré inspirera, je le sais, la résolution d'autres situations difficiles pour parvenir à une paix durable », a lancé Emmanuel Macron, en référence directe aux conflits en cours dans les régions Oromia et Amahra. Ensuite, il a évoqué l'accord de Prétoria qui a mis un terme à ce conflit.

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