Ile Maurice: Il est acquitté 11 ans après

23 Décembre 2024

Accusé d'avoir infligé des coups et blessures mortelles à sa deuxième femme, Madvi Devi Callychurn, le 17 août 2013, à Allée Brillant, Floréal, Leeladhar Doorgakant avait toujours maintenu son innocence et celle de son fils Parleshwar. Représentés par Me Gavin Glover, «Senior Counsel» devenu «Attorney General», ils ont été acquittés le 12 décembre en cour intermédiaire.

L' accusation a appelé Sooryakant Callychurn, le frère de la défunte, qui a témoigné que la relation entre la victime et l'accusé n° 1, au départ bonne, s'était détériorée, l'accusé la frappant. La dernière fois qu'il avait vu sa soeur, en mars 2013, elle était venue vivre chez lui après avoir été expulsée par son mari. Elle y est restée deux mois avant que l'accusé n° 2 et son père ne la convainquent de revenir. Elle est décédée en août 2013. «Au moment où elle vivait chez moi, ma soeur était faible car on ne lui donnait aucune nourriture. Ayant des contusions aux mains et aux pieds, elle m'avait dit avoir passé «boukou miser laba» et qu'elle était battue par les deux accusés», raconte le témoin. Même son de cloche du côté de son frère Shreekant Callychurn, qui dit avoir vu sa soeur porter des bleus près des yeux.

Femme alcoolique

Si Leeladhar Doorgakant, un ancien technicien de Mauritius Telecom, a fait valoir son droit au silence soutenant à la police qu'il avait tout fait pour sauver sa femme alcoolique, qui souffrait de rhumatisme, son fils Parleshwar, a raconté en détail sa relation avec la défunte. Il a expliqué que l'accusé n° 1 est son père et que la défunte n'était pas sa mère biologique mais qu'il la considérait comme sa propre mère étant donné qu'elle l'avait élevé après le décès de sa mère biologique quand il avait cinq ans. «J'ai réussi ma vie grâce à elle qui me traitait comme son propre fils.»

Après l'autopsie, il a appris que la victime avait subi une rupture du foie. Le soir des faits, Parleshwar Doorgakant se trouvait dans sa chambre, regardant un film avec des écouteurs. Vers 20 h 30, il a entendu son père l'appeler depuis le rez-de-chaussée, demandant sa nourriture. Vers 21 h, il a entendu l'accusé n° 1 se diriger vers sa chambre et appeler le nom de sa mère. N'ayant plus ses écouteurs, il a entendu l'accusé n° 1 l'appeler «Bébé». En se rendant dans la chambre de ses parents, il a trouvé sa mère allongée sur le sol, inerte. Après avoir tenté de la soulever sans succès, il l'a mise sur le lit, puis l'a transportée à l'hôpital.

Le rapport médico-légal indique que l'autopsie a eu lieu à 10 h 30 le lendemain, révélant que la victime avait été retrouvée inconsciente à 21 h la veille, avant son transport à l'hôpital. Me Glover, Senior Counsel, a souligné qu'en se basant sur le rapport du médecinlégiste, le Dr Chamane, la victime avait subi le coup fatal 12 à 24 heures avant l'autopsie, période durant laquelle les accusés n'ont pas été interrogés, ce qu'il considère comme une faille dans l'enquête. Il a également fait remarquer l'absence de preuve directe démontrant que les accusés aient infligé des blessures à la défunte. Après avoir examiné le dossier, la magistrate Zaynah Essop s'est alignée avec la défense, les témoignages des frères de la victime n'ayant pas été corroborés par des éléments de preuve formels. Elle a donc rayé les accusations à l'encontre de Leeladhur et Parleshwar Sharma Doorgakant.

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