Le rétrécissement de ces ressources provenant de la contribution économique locale/Valeur ajoutée, va porter un sacré coup à l'élan de développement de la ville de Rufisque. Mais des pistes alternatives sont initiées par le maire avec l'impôt sur un partenariat avec la SOCOCIM. Oumar Cissé s'est exprimé sur la question à l'occasion d'une session du conseil municipal consacré au vote du budget, ce samedi.
Avec cette réforme instituée en 2019, la ville de Rufisque a vu ses recettes connaitre une chute drastique. En passant de 1 milliard quatre cents en 2020 à 17 millions en 2024, c'est source de financement des projets de développement de la ville qui tarit profondément. Le maire de la ville l'a souligné à l'occasion d'un conseil municipal tenu ce samedi dans la salle de réunion de l'hôtel de ville de Rufisque.
« Rufisque est une ville qui a un potentiel industriel qui expliquait qu'on avait une grosse patente. Maintenant, il y a eu la réforme de 2019 qui a fait que cette patente a été éclatée en deux. Une part qui nous est réservée. Il y en a une autre qui est collectée à l'instar de toutes les autres communes du Sénégal. Dès que cette réforme a été commencée a mise en oeuvre, Rufisque avait jusqu'à 1 milliard 700 de CEL/Va... Entre 2020 et 2024, CEL/Va a quitté 1 milliard 750 millions à 17 millions » a dit le maire de la ville pour s'en désoler.
Une baisse qui ne manque pas de susciter des inquiétudes du premier magistrat de la ville de Coumba Lamb. A en croire Oumar Cissé, si cela n'est corrigé, la ville risque de renoncer à un certain nombre de volets dans le programme de développement urbain durable élaboré par l'équipe municipale.
« La municipalité est en difficulté financière, elle consacre 50% de ses revenus habituels à des salaires. Si elle doit arrêter tous ses projets, si elle ne parvient qu'à régler ses emprunts, elle devient inefficace. Si cette injustice ne se résout pas, nous serons obligés uniquement de régler nos emprunts et les salaires de nos employés. Le mal est que nous étions sur une excellente lancée mais avec ce que nous aurons comme revenus pour 2025, c'est 5/6 du budget qui vont nous servir que payer les salaires de nos agents et éponger les déficits. Ainsi, cette situation aura des répercussions défavorables sur la mise en oeuvre du programme municipal, notamment pour les Rufisquois. Nous serons obligés d'arrêter des chantiers de la voirie d'un montant de 700 millions de francs, de la suspension de l'appui sur l'éducation et d'autres postes d'investissements sociaux», a dit le maire.
Aujourd'hui face à cette nouvelle situation, les autorités municipales travaillent sur des alternatives pour trouver de nouvelles sources de financement, après avoir soutenu que «la loi qui a été votée en 2019 pour la Cel, n'est pas bonne » et « qu' aujourd'hui la ville n'est pas viable financièrement ». Les niches de ressources ciblées sont entre autres la mobilisation de l'impôt sur le foncier bâti avec l'appui des agents pour un recensement exhaustif de ce foncier bâti ».
Il y a aussi une convention avec la SOCOCIM. Une convention à travers laquelle, la cimenterie de Rufisque va apporter une contribution conséquente qui sera complétée par un apport de la mairie pour investir dans la réalisation des voiries et autres infrastructures. « On travaille sur une convention de partenariat autour des problématiques qui nous paraissent les plus aiguës de la ville... Ils amènent 70 nous 30. On est parti sur la base d'un milliard par année pour 5 milliards consacrés aux secteurs de l'assainissement, de la voirie et à la construction d'un centre de formation. On a la chance parce que on avait déjà un terrain pour ça » a annoncé le maire. Le budget 2024/2025 a été adopté par le conseil pour un montant de 9.939.821.438 CFA.