Tunisie: Zied Barbouch, président de la fédération nationale de boxe, à La Presse - La souveraineté nationale prime sur l'application des décisions étrangères dans le sport

21 Décembre 2024
interview

Le Comité olympique tunisien (Cnot) invite la Fédération tunisienne de boxe à annuler son adhésion à l'ancienne et mondiale International boxing association pour adhérer à une nouvelle fédération internationale de boxe qui n'est même pas reconnue par le Comité international olympique ! Kafkaïen ! Et la Fédération tunsienne de boxe est pressée d'obéir alors que c'est une décision souveraine qui implique même le ministère de la Jeunesse et des Sports. Dans cet entretien, le président de la Fédération tunisienne de boxe, Zied Barbouch, nous donne plus de détails sur ce possible saut dans l'inconnu.

On finit l'année sur une nouvelle qui risque d'être triste pour la boxe tunisienne puisque son adhésion au Comité olympique tunisien (Cnot) est menacée

Suite au conflit entre l'IBA (International boxing association) et le CIO (Comité olympique international), ce dernier a demandé à tous les comités olympiques nationaux de presser les fédérations nationales de boxe de retirer leur adhésion de l'IBA. Nous pensons que retirer l'adhésion d'une fédération tunisienne d'une association internationale est une décision de souveraineté nationale qui doit être prise en concertation avec le Cnot, le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération tunisienne de boxe (FTB).

Nous avons écrit à notre ministère de tutelle pour lui décrire les tenants et les aboutissants de la situation et nous avons proposé une réunion tripartite. Nous avons contacté tous les clubs de boxe pour les réunir et prendre en considération leur avis sur cette décision grave prise par le Cnot, toujours dans le respect des bases qui nous ont élus. Rappelons que le Cnot nous invite aussi à adhérer à une nouvelle association internationale de boxe, le Word Boxing.

Et pourquoi ne pas adhérer à cette nouvelle structure ?

Parce que cette structure est encore dans le flou total et qu'elle n'est même pas reconnue par le Comité olympique international qui nous somme de nous y inscrire ! Faut-il se retirer aujourd'hui de la structure internationale de boxe qui est ancienne et chevronnée et à laquelle toutes les fédérations africaines restent affiliées et faire un saut dans l'inconnu? C'est pour cela que cette concertation tripartite reste nécessaire. Mais pour le moment, le ministère de la Jeunesse et des Sports a choisi de garder le silence.

D'aucuns disent que c'est une décision hâtive de la part du Cnot...

En effet, c'est une décision hâtive dans la mesure où le Cnot ne nous a pas invités à discuter. Le président du Cnot a pensé à appliquer les consignes du Comité olympique international par obédience totale. Nous l'avons invité à faire valoir l'intérêt de la Tunisie car cette décision doit émaner d'une institution souveraine du pays. A notre sens, il s'agit de bien raison garder et de patienter jusqu'au mois de mars, date de l'élection d'un nouveau président du Comité olympique international dont les résultats peuvent bien changer le cours des choses.

Quelles sont les conséquences de cette décision à laquelle vous devez répondre sans avoir le choix ?

C'est que la boxe tunisienne soit interdite des Jeux olympiques, ce qui est totalement injuste quand on pense à tout ce que cette discipline a donné à la Tunisie depuis la première médaille olympique remportée par le regretté Habib Guelhia. C'est une décision très dangereuse prise par le président du Cnot. Nous devons penser à notre souverainté nationale avant d'appliquer les décisison des instances internationales.

Cela aurait pu être le contraire si le World Boxing était au moins reconnu par le Comité international olympique.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.