Afin de sensibiliser les femmes et filles aux violences faites à leur égard et aux différents moyens de lutte, l'association Avenir Nepad Congo a organisé, le 19 décembre, à Pointe-Noire, un focus autour de la loi no 19-2022 du 4 mai 2022 dite loi Mouebara portant lutte contre les violences faites aux femmes en République du Congo.
L'activité, qui s'inscrit dans le cadre du projet lancé le 25 novembre par l'association Avenir Nepad Congo, vise la dissémination et la vulgarisation de la loi Mouebara dans les différents départements de la République du Congo. Un projet soutenu par l'ambassade du Canada par le biais du Fonds canadien aux initiatives locales (FCIL).
En remerciant l'ambassade du Canada représentée à l'activité par Alex Gilbert, conseiller politique, Etanislas Ngodi, coordonnateur de l'association Avenir Nepad Congo, a dit : « Nous manifestons notre gratitude à l'ambassade du Canada qui ne cesse soutenir les actions que nous menons en faveur de la protection des droits humains, de la lutte contre les violences faites femmes et à notre programme Appui au développement communautaire. La sensibilisation d'aujourd'hui est axée sur la loi Mouebara parce que nous avons constaté que cette loi mérite davantage de vulgarisation car elle est méconnue du grand public.
C'est ainsi que nous avons prévu disséminer cette loi dans tous les départements et profiter de ces moments pour sensibiliser la population aux différentes dispositions de la loi. Des émissions radio-télévisées et des sensibilisations citoyennes sont également au programme pour atteindre un large public ».
Pour Alex Gilbert, conseiller politique à l'ambassade du Canada, l'émancipation et l'autonomisation des femmes et filles sont des questions d'importance capitale. « Pour pouvoir renforcer la capacité des femmes et filles à s'épanouir, il faut mettre fin aux cas de violences dont elles sont l'objet. Malheureusement une femme sur trois en est victime. Une violence parfois tolérée est souvent marginalisée et impunie. Cela affecte tout au long de leur vie ces femmes victimes de violence. Aussi, des impacts sur leur développement personnel sont perceptibles. Ce qui se ressent dans la vie économique, sociale ou communautaire. Ainsi, nous avons accepté de soutenir ce programme qui intègre aussi nos priorités ».
Dans une approche-interactive, Jessica Mamoni Goma, magistrat, substitut général près la Cour d'appel de Pointe-Noire, a exposé sur les dispositions de la loi Mouebara. D'emblée la magistrate a lu l'article 17 de la Constitution du 25 octobre 2015 qui précise : « La femme a les mêmes droits que l'homme. La loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives ». Elle a ensuite énuméré les différentes formes de violences définies dans les articles 3, 4, 5, 6.
Selon elle, toutes les femmes victimes des cas de violence doivent les dénoncer pour qu'une action judiciaire soit menée contre les auteurs, le cas échéant, et de s'insurger contre le silence injustifié de certaines femmes préférant subir passivement les violences ou le règlement à l'amiable qui malheureusement incite les auteurs de violences à récidiver.
Des sanctions allant aux peines d'emprisonnement à des amendes sont prévues par cette loi, a-t-elle ajouté. Signalons que l'association Avenir Nepad Congo est une ONG d'appui au développement communautaire, qui oeuvre aussi dans la promotion de la gouvernance et la protection des droits humains en République du Congo.