L'Assemblée législative de Transition (ALT) a adopté, à l'unanimité de ses 71 votants, la loi de finances initiale 2025, le lundi 23 décembre 2024, à Ouagadougou. C'est un budget de 3 149,8 milliards F CFA en recettes et de 3 612,3 milliards F CFA de dépenses, soit un déficit de 462,5 milliards F CFA, qui a été voté par la représentation nationale pour la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en 2025.
3 149,8 milliards F CFA de recettes, 3 612,3 milliards F CFA de dépenses, soit un déficit budgétaire de 462,5 milliards F CFA. Tel est le budget de l'Etat qui va servir à l'opérationnalisation de la politique de développement endogène et de reconquête du territoire national en 2025. Il a été adopté par l'Assemblée législative de transition (ALT), à l'unanimité de ses 71 votants, en présence du ministre de l'Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, et d'une dizaine de membres du gouvernement. Pour le ministre Nacanabo, loin d'être un simple exercice comptable, le vote du budget 2025 est « un engagement, un pacte social pour bâtir un Burkina fort, résilient et tourné vers l'avenir ». Il s'agit d'un budget pour remplir la mission assignée à l'exécutif, qui est de « garantir la sécurité, restaurer la confiance et jeter les bases d'un développement inclusif et durable ».
Et, 2025 devant marquer un tournant décisif pour la nation burkinabè, il faut des ressources budgétaires à la hauteur des défis. « Le budget s'articule autour de trois priorités stratégiques qui s'alignent parfaitement avec le plan d'actions pour la stabilisation et le développement », a-t-il souligné. La reconquête du territoire étant la première des priorités, près du tiers du budget de l'Etat, soit 27,76% va être consacré au secteur de la défense et de la sécurité. L'ambition du gouvernement, a-t-il confié, est de garantir à chaque citoyen, du Sahel aux Cascades, du Nord à la Boucle du Mouhoun, de l'Est au Plateau central, le droit de vivre en paix et d'apporter sa contribution à l'édification d'une nation forte et prospère. Outre la guerre, il s'agit aussi d'un budget de développement destiné à améliorer les conditions de vie des Burkinabè des villes et des compagnes. C'est pourquoi, le renforcement du capital humain en est la deuxième priorité stratégique avec près de 40 % des dépenses allouées à l'éducation (28,34%) et à la santé (11,79).
Un budget réaliste d'investissement
Quant au secteur productif, à savoir l'agriculture, les ressources animales et halieutiques, l'environnement, l'eau et assainissement, il bénéficie d'une allocation budgétaire de 147,5 milliards en 2025, correspondant à une part relative de 5,6%, soit une hausse de 9,8 milliards de F CFA par rapport à 2024. « Les projets prioritaires de ces secteurs visant la mise en oeuvre de l'offensive agropastorale et halieutique et des actions de soutien au monde rural tels que l'acquisition d'intrants et d'équipements agricoles, l'aménagement de nouveaux bas-fonds, la couverture vaccinale des animaux, la réalisation d'infrastructures hydrauliques ont fait l'objet d'attention particulière en vue de permettre leur déroulement normal », a précisé Aboubakar Nacanabo.
Pour lui, les prévisions budgétaires présentées traduisent, dans l'ensemble, la vision du gouvernement de financer durablement le développement par des ressources souveraines, malgré le contexte difficile auquel notre pays est confronté. C'est pourquoi, selon ses dires, ce budget 2025 est constitué à 94,04% de recettes propres, contre 4,57% de recettes extraordinaires. Faisant allusion à l'actualité du procès en cours, le ministre Nacanabo a rassuré la représentation nationale que des mesures idoines sont prises pour une bonne exécution du budget et 2025 sera l'année de l'intensification des contrôles internes.
D'ailleurs, des instructions ont déjà été données aux inspections techniques dans ce sens. Pour les députés, leur caution à ce budget se justifie par le fait qu'il traduit la volonté souverainiste du peuple burkinabè, la résilience du pays des Hommes intègres et c'est un budget réaliste d'investissements au service du développement endogène, de la relance économique et de la stabilisation du pays.
« Le vote du budget par le Parlement est une garantie de bonne gouvernance, de responsabilité et de transparence dans la gestion des finances publiques. Il est donc essentiel pour assurer que les ressources de l'Etat soient utilisées de manière efficace et en accord avec les priorités nationales. Nous ne manquerons pas en tant que représentation nationale d'exercer notre mission de contrôle en interpellant régulièrement le gouvernement sur les différentes actions programmées dans le budget », a indiqué, le Président de l'ALT, Ousmane Bougouma.