Je suis venu, j'ai vu, je conclus. Passé par Antaninarenina, devant le palais présidentiel, et le long de cette courte avenue que personne ne sait porter le nom de l'ancien Premier Ministre Rainilaiarivony (en fonction de juillet 1864 à octobre 1895), j'ai rebroussé chemin au vu de l'embouteillage monumental que créent les animations lumineuses du jardin d'Ambohijatovo.
Par nos vieux quartiers historiques, et disons-le bourgeois, de la Haute-Ville (c'est un choix idéologique déjà de ne pas dire «Ville-Haute»), la foule est inexistante, la circulation automobile parfaitement fluide.
Mais, descendons donc des cimes de Faravohitra pour aborder cette réalité populaire, et sans doute déjà démocratique, qui se déroule dans les vallées et la plaine depuis déjà que Radama (règne de 1810 à 1828) et Ranavalona (règne de 1828 à 1861) avaient aménagé l'agora de Mahamasina.
Comme tous les peuples du monde, et en chacun de nos seuils «isam-baravarana», nous aspirons fondamentalement à la concorde. La condition primordiale en est un certain renoncement individuel pour privilégier le collectif. Accepter que son parcours auto doive être détourné parce que l'exige le besoin de communion d'une foule de piétons, que dis-je, une nation à pied, plusieurs générations, hommes, femmes, enfants, surtout enfants. Cette bienveillance, prépare la paix sociale de demain.
Il est simplement dommage que les politiques ne sachent pas éveiller ce sentiment de paix, tout au long de l'année. Par la satisfaction élémentaire des besoins vitaux. Le sentiment d'un confort d'abord psychologique parce qu'il n'est pire que cette anxiété du lendemain. Que l'on veuille ou non, c'est une des magies de Noël. Que chacun, du plus humble au plus prospère, se souvienne que «parfois, même tout donner, n'est pas forcément suffire».