Tunisie: Ridha Chkandali alerte sur les risques de la nouvelle loi sur les chèques

24 Décembre 2024

Le professeur d'économie, Ridha Chkandali, a vivement critiqué la nouvelle loi sur les chèques, qu'il considère comme une menace sérieuse pour l'économie tunisienne.

Dans un poste publié sur sa page officielle Facebook, Chkandali a affirmé que cette réforme pourrait mettre fin à ce qui reste de croissance économique en Tunisie, largement soutenue par la consommation privée depuis la révolution.

« Le nouveau cadre législatif sur les chèques sera une catastrophe qui anéantira la faible reprise économique réalisée grâce à l'essor de la consommation privée », a souligné Chkandali. Il a aussi rappelé que de nombreuses familles tunisiennes utilisent le chèque pour effectuer des paiements échelonnés, car leur pouvoir d'achat reste limité. Selon lui, cette nouvelle législation risque aussi de déstabiliser le secteur commercial, un secteur clé de l'économie tunisienne.

« Si le commerce s'arrête, cela entraînera l'arrêt de tous les autres secteurs, notamment ceux destinés à la consommation locale », a ajouté Ridha Chkandali. Il a insisté sur le fait que, sans consommation, l'économie tunisienne sera encore plus vulnérable et soumise aux facteurs externes, notamment les incertitudes liées aux exportations.

Challengée par la loi, la lettre de change devrait désormais remplacer le chèque, mais Chkandali met en garde contre ce changement, soulignant que la lettre de change ne dispose pas des mêmes garanties juridiques que le chèque. « La lettre de change ne bénéficie pas des sanctions pénales en cas de non-paiement, contrairement au chèque », a-t-il précisé.

De plus, il a fait remarquer que les transactions financières via chèques représentent un volume bien plus élevé que celles réalisées par lettres de change en Tunisie.

Le nouveau cadre législatif, selon Chkandali, est une tentative de répondre à des besoins de régulation dans un pays avec des traditions économiques établies depuis plus de cinquante ans, mais il estime que ce changement pourrait déstabiliser une économie déjà fragile.

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