Demain 25 décembre, la communauté catholique du monde va célébrer la nativité du Christ. Selon le Père Hippolyte Agnigori, cette célébration est malheureusement mal comprise ou même incomprise par bon nombre de Chrétiens dans le coeur desquels, les festivités profanes de Noel semblent prendre le pas sur la venue de Jésus, Homme-Dieu dans notre humanité.
Mais qu'en est-il réellement de la naissance de l'enfant Jésus qui aujourd'hui semble être submergé par tout ce qui est profane : cadeaux, marchés. Pour mieux appréhender le sens de Noel, le religieux à travers ses travaux de recherches amène les Chrétiens à mieux comprendre le sens de la célébration de la nativité du Christ.
Pour comprendre la fête de Noël, le religieux estime qu'il est impérieux de parler de la période qui porte l'évènement. « Vouloir cerner cette fête chrétienne sans entrer dans certaines réflexions, serait patauger » dit-il. Selon lui, le solstice d'hiver, moment choisi par les premiers chrétiens obéit à un certain symbolisme qu'il est mieux d'élucider. « Dans presque toutes les cultures et religions, le solstice d'hiver marque l'ouverture d'une période de festivités plus ou moins longue. C'est compréhensible lorsqu'on considère que nos ancêtres vivaient selon le rythme des saisons et la durée du cycle du jour.
Pour eux, c'était là l'élément essentiel qui guidait leur vie ». Le Père Hippolyte Agnigori, depuis des lustres, le solstice d'hiver a fait l'objet d'une célébration, sous diverses formes selon les cultures. Mais le symbolisme en est toujours le même : le solstice d'hiver marque bien la nuit la plus longue de l'année, mais c'est aussi le moment où les jours commencent à̀ s'allonger. Sous différentes interprétations, c'est la victoire de la lumière sur les ténèbres. C'est cette venue du soleil, après la plus longue nuit de l'année, qui va motiver les hommes à créer leurs différentes festivités et religions.
Les divinités
Selon Le Père Hippolyte Agnigori, on ne peut avoir à̀ célébrer des festivités sans faire mention de divinités. « La forte présence des divinités dans la croyance populaire était signe de ce que toute culture, toute tradition, aussi vraie soit-elle, se trouve toujours reliée à un être supérieur qui l'assiste et même intervient dans le déploiement de sa vie. Ces premiers siècles ne voyaient rien de scandaleux dans l'adoration d'une quelconque divinité́ représentée », a-t-il avancé. Et d'ajouter : « au contraire, était considérée comme « athée » la personne qui n'avait pas de dieu représenté. C'est dans cette ambiance, qu'il faut comprendre le foisonnement des divinités. Le solstice d'hiver de décembre sera bien un moment propice pour exalter ces divinités ».
La date du 25 décembre et le « Dies Natalis Christi... »
La fixation de Noël a engagé́ chez les Chrétiens beaucoup de polémiques selon le religieux dans la mesure où rien de ce qui précède ne fait cas du Christianisme, de Jésus. « Le fait dans lequel nous avons baigné est typiquement et spécifiquement profane. Rien ne présageait la fixation de la naissance de Jésus dans ce solstice d'hiver, dans la mesure où les Chrétiens noyés eux-mêmes dans une telle ambiance, s'efforçaient tant bien que mal d'émerger et de parler de leur religion apparemment difficile à̀ comprendre pour leurs contemporains, habitués aux divinités et au déroulement cyclique de leurs religions ».
Et d'ajouter : « Les « sans dieu » du temps, les athées de cette époque entaient bien évidemment les adeptes de Jésus appelés Chrétiens. La série des persécutions n'a pas altèré leur élan d'adorateurs d'un "dieu inconnu" (pour les autres), mais a corsé le degré́ de leur foi qui allait même à accepter la mort comme un gain. Ces "fous" ont été très observateurs et très tôt à partir du IIIe siècle, la question de la date de naissance de leur "Chrestus" (Jésus Christ) va commencer à̀ se préciser ».
Comment fêter Noel aujourd'hui sans confusion
Selon le Père Hippolyte Agnigori, les interminables discours et critiques de personnes dites érudits à l'égard de la fixation de Noël le 25 Décembre ne doivent en rien offusquer la sensibilité́ des Chrétiens qui comprennent la valeur de la symbolique du solstice d'Hiver. En effet, il a estimé que des éclats de voix de certains partisans ou même adeptes des livres des origines du christianisme, ne doivent aucunement déstabiliser la foi chrétienne en ce qui concerne Noël ». Les critiques du genre : « Jésus n'est donc pas né le jour de la Noël.
Et il n'aurait certainement pas approuvé l'institution de cette célébration, car elle est d'origine païenne, elle est contraire à̀ la Loi, elle se situe en dehors de ses enseignements et des Commandements de Dieu. Comment un prophète pourrait-il tolérer des coutumes ou des rites païens ? « S'il les agréait, ce serait là négation même de l'objectif de sa venue, qui n'était autre que d'amener les gens vers le vrai Dieu, le Dieu Unique, le Créateur des cieux et de la terre.21» doivent être comprises autrement.
Jésus n'a pas confié́ à Pierre un livre où il aurait tout rédigé́ pour le reste du temps. Il a accordé́ son Esprit à la Pentecôte pour qu'ils (l'Église et les apôtres) soient préservés de toute erreur et coopèrent ainsi, toujours sous la motion de l'Esprit Saint, au mystère du salut qui a deux volets fondamentaux : la gloire de Dieu et le salut des hommes ». Et d'ajouter : « le fait est que beaucoup ignorent la place prépondérante de la tradition dont les pères de l'Église sont les garants.
Quand ils acceptent une vérité́ de foi, nul ne peut avoir la prétention de la remettre en cause. La trouvaille de Noel observe bien la réalité́ de Soleil de Justice qu'est le Christ. L'interprétation des nouveaux rayons solaires du solstice de décembre ne pouvaient que mettre en exergue le révélateur ultime de Dieu qu'est Christ. En cela, Jésus n'est nullement contre une telle fixation. Il le dit bien : «celui qui n'est pas contre nous est avec nous ». Alors à̀ quoi bon négliger la fonction de la Tradition dans l'élaboration de Noel.
L'erreur ne serait-elle pas de croiser les bras et attendre que Dieu ait tout mis par écrit pour nous ? Pour une fois où les enfants de Dieu ont su exploiter les signes des temps, ils sont à̀ féliciter. Les Chrétiens n'ont pas deux soleils, ils n'ont qu'un seul : JESUS ». Quatre points pour permettre de bien célébrer Noel sans confusion, aucune.
"Lumière née de la Lumière"
Dans la crèche de Bethleem, la lumière qui émane du visage de l'enfant Jésus ne peut s'éteindre. Son être entier fait graviter les galaxies autour de sa personne, autour de la lumière. Le solstice d'hiver qui vit le foisonnement de divinités trouve sa pleine signification dans l'Emmanuel de la crèche. Il n'est plus d'autre divinité à attendre, à espérer. En cet enfant, tout est accompli : la renaissance des divinités païennes n'est plus possible puisque le peuple qui marchait dans les ténèbres, en Jésus, a vu la lumière tant espérée, se lever. Cette lumière est celle de celui de qui procède toute bénédiction : Dieu-Père.
Né du Père avant tous les siècles
Pour le religieux, l'antériorité de l'enfant de la crèche assombrit la renaissance des autres divinités. Tout fut par lui et pour lui. Choisir de fixer la naissance au 25 Décembre, c'est bien comprendre la suprématie de la lumière-Jésus sur les pratiques révolues. L'antériorité est aussi signe de valeur et d'importance.
Si au commencement, il est déjà présent, c'est qu'il a la préséance sur ces divinités qui, en fait, n'existent que pour le louer et l'adorer car, en elles-mêmes, elles n'ont aucun sens ou du moins elles sont désuètes et dépassées. La première place qu'il occupe ne le rend pas pour autant potentat. Il accepte de quitter son palais de divinité pour, sans rien perdre de cette divinité, épouser la condition des mortels.
Pris chair de la Vierge Marie
Cette divinité, selon le Père Hippolyte Agnigori cette antériorité ne reste pas absente du terrain des hommes. Elle nait dans le temps, elle entre dans l'histoire pour y dresser sa tente. Cette incroyable lumière se rend présente dans les réalités quotidiennes des hommes. Le signe d'amour d'une telle lumière ne cessera jamais de dépasser la raison humaine qui doit absolument s'écrier à chaque fête de Noel et de Pâques :"Qui est Dieu pour ainsi aimer le genre humain ? "Soit. Il n'y a plus d'autre espérance à espérer, le lointain devient le tout proche.
L'espérance humaine n'est plus privée de fondement, elle repose sur un évènement (nativité) qui s'inscrit dans l'histoire et qui, dans le même temps, dépasse l'histoire. Le sauveur est sous nos yeux porté par une femme à ne pas déconsidérer. En elle et par elle, la coopération humaine est rendue manifeste dans le mystère du salut.
Aujourd'hui est né le sauveur du monde
Ils sont finis les temps où les peuples profanes interprétaient la venue des rayons seulement pour leur peuple. Selon le Père Hippolyte Agnigori, le véritable "soleil" qu'est l'enfant voudrait éclairer tous les peuples (lumen gentium), le monde entier. Il n'y a plus d'autre sauveur à espérer. Les autres divinités ne peuvent sauver.
Aux pieds de l'unique sauveur, le genre humain est appelé à porter ses joies et ses peines. En s'abaissant ainsi, le sauveur se fait homme pour rendre l'homme participant de sa nature divine, puisqu'il est la porte qui introduit dans le mystère du Père.