À Ziguinchor, le décor fait de guirlandes et d'illuminations, qui rappelle les fêtes de Noël et de fin d'année n'est pas encore au rendez-vous, comme les habitants de cette commune avaient l'habitude de le voir, chaque année. La municipalité annonce, toutefois, qu'elle va s'y atteler incessamment.
Il est dix heures passées, ce dimanche, au quartier Escale, particulièrement animé ce matin. Des clients de toute condition sociale, venus faire des achats auprès des friperies ou des marchands de jouets, affluent vers ce quartier abritant les services administratifs, des centres commerciaux, le port et le quai de pêche de la ville.
Des conducteurs de motos "Jakarta', qui assurent le transport des personnes et des marchandises, se faufilent dans la foule. Une ambiance de préparatifs de la fête de Noël règne à Ziguinchor. Contrairement à l'année dernière, à pareille période, il n'y a pour l'instant ni de jeux de lumière ni guirlandes, encore moins de sapins le long des artères de la ville. Cependant, la mairie annonce des décorations dans la nuit de lundi à mardi.
« A la même période, l'année dernière, la ville avait été partout décorée. On n'ignore pourquoi notre maire n'a encore rien fait par rapport à ça. Quinze jours avant Noël, la ville était déjà illuminée », se souvient Doudou Diémé, un habitant de Ziguinchor.
« On se demande si on est à quelques jours de Noël ou pas », glisse dans la même veine Seydi Sylla.
Seuls les ronds-points seront décorés cette année, selon la mairie
Contacté par l'APS, le chargé de communication de la mairie de Ziguinchor s'est voulu rassurant. "Bientôt nous allons décorer la ville. Cette année, on veut faire quelque chose de très solide et de très bonne qualité. Au rond-point Jean Paul II par exemple, nous sommes en train de faire la descente électrique », dit Richard Ndouye.
Il reconnaît qu'il y a eu un peu de retard cette année, ajoutant que la mairie a décidé de décorer tous les points stratégiques de la ville.
« Les décorateurs sont en train de faire le montage. D'ici la fin de la nuit, ils vont finir le montage. Le rond-point Aline Sitoé Diatta, celui de la gare routière de Ziguinchor, ou encore le rond-point Bélal Ly, les deux jardins de la gouvernance seront tous décorés comme d'habitude », précise le chargé de communication de la mairie de Ziguinchor.
Pour les décorations des artères principales et des ronds-points de la ville, la mairie a déjà choisi un entrepreneur qui doit s'en charger.
"Le matériel est déjà sur place. Les équipes ont déjà fait l'état des lieux et vont procéder au démarrage des travaux par le remplacement des lampes défectueuses. Tout le dispositif est déjà pris pour éviter les courts-circuits et les incendies », assure Richard Ndouye.
La municipalité de Ziguinchor entend parer à toute éventualité et éviter ce genre de situation qui a eu lieu par le passé.
« L'année dernière, un incendie s'est déclaré au marché Boucotte, du fait de mauvaises installations électriques servant aux décorations lumineuses", se souvient Mor Guissé, un commerçant.
Les marchands de jouets se tournent les pouces
En attendant que les guirlandes et autres illuminations soient installées, au marché de Boucotte, les clients rencontrés se plaignent de la cherté des marchandises, qui servent à la préparation des repas de fête et des prix des jouets hors de portée de leurs bourses. Les vendeurs de babioles et autres colifichets que les parents achètent pour leurs enfants se tournent les pouces.
« Les rares clients se plaignent, parce que les prix des jouets ont augmenté. Pour l'instant, nos marchandises ne sont pas encore écoulés, mais nous espérons que les clients viendront acheter plus les jours à venir », espère Saliou Diouf, tenancier d'un magasin de jouets.
Selon lui, les prix des poupées varient entre dix mille et vingt mille francs CFA.
Trouvé au rond-point Jean Paul II, ses marchandises jouets étalés à même le sol, Mouhameth Mbaye confie, lui aussi, que les clients se font rare.
« Nous avons acheté des jouets. Mais, on risque de ne rien vendre », s'inquiète son collègue, Yankoba Diatta.
Pour Lamine Sagna, père de famille, la raison est à chercher dans la "situation économique actuellement difficile".
« Au Sénégal, les prix montent de manière exagérée. C'est vrai qu'il faut faire plaisir aux enfants, mais les priorités sont également ailleurs », dit-il, espérant toutefois trouver des cadeaux pour sa progéniture à des prix abordables.
Après une longue recherche, Lamine Sagna trouve enfin une poupée, un piano, un petit robot et une voiturette télécommandée pour ses quatre enfants.
« Je me fais un peu violence pour faire plaisir à mes enfants. Mais, les temps sont durs », confie, pour sa part, la dame Nafi Gomis, qui marchande des jouets pour ses enfants.