Au Gabon, plusieurs dizaines de diplômés sans emploi, réunis au sein de la Coalition des mouvements de lutte contre le chômage et affilié, ont passé la nuit de lundi à mardi devant l'Assemblée nationale. Diplômés depuis dix ans pour certains, ils sont victimes d'un gel de recrutements et des concours imposé durant huit ans par le gouvernement déchu, et le nouveau gouvernement tarde à agir malgré les promesses.
Il y a quatre mois, le chef de l'État et général du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, a fait des promesses à ces chômeurs, mais le gouvernement ne semble pas hâter le pas, d'où la montée de l'adrénaline.
Parmi les jeunes venus manifester leur mécontentement dans la nuit de lundi à mardi 24 décembre, William Okouma, diplômé en logistique. Il est chômeur depuis 10 ans : « Je cherchais du travail dans ce pays, on m'a dit qu'il y avait le gel. Dix ans après, on me dit que je ne peux plus intégrer la fonction publique. Pourquoi faire de longues études pour qu'au final, mon gouvernement me dise qu'il faut aller vendre des sandwichs ? »
Diane Larissa Bivigu, 39 ans, est titulaire d'un master en littérature africaine. « Nous n'avons aucune valeur dans nos familles et pourtant nous sommes diplômés. Nous n'arrivons plus à manger convenablement », explique la diplômée.
Concrétiser les promesses
Le 8 août dernier, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu le collectif des chômeurs. Il a mis à leur disposition 50 millions de FCFA pour des investissements dans l'entrepreneuriat, et a aussi promis des emplois directs.
Axel Junior Kombila Kombila demande que les promesses présidentielles soient concrétisées, « à savoir, les 1500 postes budgétaires, les 2 000 possibilités d'emploi dans le secteur des stations services, l'accompagnement en termes d'équipement, mais aussi en termes de marché pour les jeunes au chômage : le chômage va tomber ! », scande-t-il.
À la tombée de la nuit, le sit-in a été suspendu. Les manifestants promettent de revenir après Noël.