Dans la perspective de la tenue de l'élection présidentielle de 2025 au Cameroun, la Fondation internationale pour la paix, les droits de l'homme et le développement (Fipadhd) a organisé un séminaire de formation sur ces questions, le 23 décembre 2024 en faveur des jeunes et femmes venus des huit départements de la région de l'Ouest à l'effet de les outiller à débusquer des cas de fraudes et de bien rédiger des rapports y afférents.
Foyer de la jeunesse de Bandrefam, dans l'arrondissement de Bayangam, département du Koung-Khi. Il est environ 11 heures le 23 décembre de cette année. Le ciel est clément. La température affichée est estimée entre 18 et 21 degrés. L'arène grouille de journalistes, animateurs des organisations de la société civile, enseignants, acteurs sociaux de différents secteurs d'activités. Ils sont assis en ordre de discipline face à un panel installé à l'estrade.
Parmi ces officiels, l'on trouve le délégué régional Ouest d'Elections Cameroon (Elecam), Abdoullahi Boboe, des enseignants d'universités, des experts et spécialistes des droits de l'homme, des juristes et avocats de profession. La modération est assurée par le professeur Stéphane Teche de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l'Université de Dschang. Il est assisté par le coordonateur général, Arnaud Dzoukou, par ailleurs chargé de programmes et Cp, Fipadhd.
Il est question au terme des travaux de former des observateurs au monitoring et au reporting des droits de l'homme dans un processus électoral apaisé. Les bénéficiaires viennent des départements de la Mifi, des Bamboutos, du Ndé, du Haut-Nkam, de la Menoua, du Noun, des Hauts-plateaux, et du Koung-Khi. Le séminaire est porté par le thème « Processus électoral inclusif et crédible axé sur les droits de l'homme et la paix à l'horizon 2025 au Cameroun ». Il sera question en perspective d'être outillés pour détecter et dénoncer des cas de fraudes électorales.
Juste après l'exécution de l'hymne national, le chef supérieur, roi des Bandrefam S.M. Tchomgang Georges a souhaité la bienvenue aux participants. Le monarque a dit convoquer les aïeux pour que les travaux se déroulent dans un climat apaisé et que chacun regagne son domicile respectif sans heurt.
Cette prière formulée par l'autorité traditionnelle a balisé le chemin à la communication du délégué régional d'Elecam. Il a été question pour l'orateur qui a présenté son exposé sur Powerpoint d'indiquer le rôle d'Elecam dans la facilitation du monitoring et reporting des droits de l'homme pendant les élections à venir ; et les obligations de l'institution à l'égard de tous les acteurs impliqués dans une telle élection.
Sa présentation est structurée en trois étapes phares d'une élection : les phases préélectorale, électorale et postélectorale. Il a de ce pas précisé ce que les observateurs pourront faire pendant chaque phase. Les questions-réponses bien denses ont démontré l'intérêt et l'engagement des observateurs en devenir de la Fipadhd à jouer leur rôle pendant cette période qui s'annonce cruciale.
L'introduction aux droits de l'Homme dans un processus électoral est présentée par l'avocat au Barreau du Cameroun, Me,Dr Hugues Pojume ; les instruments internationaux et régionaux en matière électorale par son confrère Me Bienvenu Nkamaha ; les instruments nationaux par le spécialiste en droits de l'homme, Thiery Ngoune ; les droits et devoirs de l'homme indispensables en période électorale est exposé par le spécialiste en droits de l'homme Me Joseph Keussom. La communication portant le séminaire présentée par l'expert en droits de l'homme, Achileus Tardzenyuy, est monitoring et reporting des droits de l'homme : éthique et méthode, rédaction de rapport.
Dans un contexte camerounais de veille d'élection présidentielle où les discours de haines, les campagnes de désinformation sont facilités par des personnes malveillantes et propagés via des nouvelles technologies sont des phénomènes nouveaux qui entravent la réalisation des droits de participation aux élections et à la vie politique, la Fipadhd a jugé important de limiter ses dérives à leurs plus simples expressions, ne serait-ce que dans la région de l'Ouest.
Les objectifs saillants étant de renforcer les connaissances des jeunes et femmes de la région de l'Ouest sur la notion de droits de l'Homme dans un processus électoral ; de renforcer les capacités et Former quarante jeunes et femmes issues des huit départements que compte la région de l'Ouest, en matière de monitoring et reporting des droits de l'homme en période électorale apaisée ; éthique et méthode et rédaction de rapport ; d'éduquer les jeunes et femmes sur les instruments internationaux, régionaux, nationaux, et les institutions et organes de droits de l'Homme et élections ; d'édifier les jeunes et femmes sur les droits et devoirs indispensables en période électorale.
Face aux journalistes, l'un des bénéficiaires parmi les 40 jeunes et femmes issus des huit départements que compte la région de l'Ouest a déclaré maîtriser l'éthique et la méthode du monitoring et reporting des droits de l'Homme en période électoral et rédigent de bons rapports ; la participante du département des Bamboutos s'est réjouie d'avoir acquis des connaissances en matière des instruments internationaux, régionaux, nationaux, et institutions et organes de droits de l'Homme et élections ; l'autre du département de la Mifi a formulé sa reconnaissance à l'endroit de la fondation « qui a permis aux jeunes et femmes de l'Ouest de connaître leurs droits et devoirs indispensables en période électorale ».
Au terme des échanges très houleux, chaque participant a reçu son certificat de participation signé du président général de Fipadhd, Pr Serges Frédéric Mboumegne Dzeusseu et du Pr Stéphane Teche.