Au Cameroun, la société upOwa, spécialisée dans la fourniture de kits électriques et qui avait été rachetée en février 2024 par EDF, est au coeur d'une grande bataille pour le contrôle de son management. Son directeur général, le Belge Loïc Descamps, limogé en novembre dernier, a été réhabilité mardi 24 décembre dans ses fonctions par une décision du tribunal administratif de Yaoundé. Cela au détriment d'Eric Mansuy, nommé par le siège parisien de l'entreprise.
Pour Loïc Descamps, directeur général de upOwa Cameroun jusqu'à sa révocation en novembre 2024, la décision du tribunal administratif de Yaoundé suspendant les effets de son limogeage est un vrai soulagement.
Il qualifie son limogeage comme étant l'expérience la plus éprouvante de sa vie. En 2018, il débarque au Cameroun, alors recruté comme directeur d'exploitation de l'entreprise et il sera promu deux ans plus tard directeur général. En 2023, EDF acquiert alors plus de 80 % de part de l'entreprise.
Un licenciement abusif, selon Loïc Descamps
La jeune start-up affiche désormais de réelles ambitions d'expansion. Loïc Descamps est confirmé dans ses fonctions, mais un comité de surveillance est institué dans l'organigramme de l'entreprise. C'est le président de ce comité qui lui apprend sans ménagement sa révocation sans indemnités et la déchéance de tous droits contractuels en novembre 2024.
À sa place est nommé Éric Mansuy, connu au Cameroun pour avoir dirigé dans un passé récent la compagnie nationale d'électricité Eneo. Face à ce qu'il considère comme un licenciement abusif et arbitraire, Loïc Descamps a porté l'affaire au tribunal, non sans avoir saisi la représentation diplomatique de la Belgique au Cameroun qui, à son tour, s'en est émue auprès de son homologue française à Yaoundé. De quoi alimenter une mini crise diplomatique entre la Belgique et la France en terre camerounaise pour une entreprise qui était, jusque-là, largement méconnue du grand public.