L'époux recherché cité dans l'affidavit de Shibchurn
Pricilla Vencanah, 47 ans, pensait avoir trouvé le bonheur en épousant en janvier Suraj Nalimoothoo, un homme qu'elle croyait être l'amour de sa vie. Mais son rêve de vie conjugale heureuse s'est rapidement transformé en cauchemar. Cette victime de violence domestique a été retrouvée morte dans le garage de son père, à Stanley, la veille de Noël. Elle aurait été brutalement agressée par son mari. À l'heure où nous mettions sous presse, Suraj Nalimoothoo était recherché pour le meurtre de son épouse.
Selon ses proches, Pricilla était victime de violence domestique. La quadragénaire, employée chez Air Mauritius et qui vivait à St-Pierre, leur avait confié que son époux l'avait frappée et avait déchiré son uniforme. Elle vivait dans la peur. Les témoignages recueillis décrivent un homme possessif et jaloux. Depuis son mariage avec Suraj, Pricilla avait perdu sa liberté de mouvement. Très pieuse, elle ne pouvait même plus se rendre à l'église. D'après sa famille, son époux lui avait confisqué son téléphone portable. Pour souhaiter un bon anniversaire à l'une de ses nièces, elle avait dû emprunter celui d'une connaissance.
Cette spirale infernale s'est terminée en tragédie le 23 décembre. Suraj Nalimoothoo aurait violemment agressé Pricilla Vencanah alors qu'elle se trouvait chez son père, à Stanley. C'est ce dernier, âgé de 71 ans, qui a fait la macabre découverte dans son garage aux petites heures du matin, hier. Pricilla a été retrouvée inconsciente, baignant dans une mare de sang, avec de graves blessures. La police de Stanley s'est rendue sur les lieux. L'époux de la victime est recherché par les enquêteurs. Il aurait profité de l'absence des proches de Pricilla pour s'acharner sur elle, seule et sans défense. Les proches racontent qu'ils ont d'abord appelé la police, inquiets de ne pas avoir de ses nouvelles. Une première vérification n'a rien donné. Plus tard, le père a trouvé la fille dans le garage. Ils ont aussi contacté l'époux, qui a répondu que son épouse arriverait bientôt.
La famille, traumatisée, lance un appel aux autorités après ce drame. «Après les procédures de la police, nous avons dû nettoyer nous-mêmes la scène de crime. Ce n'est pas normal qu'en 2024, ce genre de choses continue à se produire. Comment peut-on demander à un père, qui vient de découvrir sa fille dans cet état, de nettoyer la pièce ? Nous sommes déjà affectés psychologiquement. Cette terrible épreuve nous est tombée dessus tout d'un coup. Et en plus, il faut nettoyer une scène de crime ? Toutes les familles ayant vécu une telle situation ont dû faire la même chose», confie une proche de la défunte. Elle appelle les autorités à revoir ces procédures.
L'autopsie, pratiquée par le chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le Dr Prem Chamane, a conclu que Pricilla Vencanah est décédée des suites de blessures intracrâniennes. Un objet contondant, comme une barre de fer, aurait été utilisé pour l'agresser.
Pour rappel, Suraj Nalimoothoo n'est pas un inconnu des services de police. Dans le passé, il avait été interpellé après la diffusion de photos intimes de Simla Kistnen, veuve de Soopramanien Kistnen. Son nom est également cité dans l'affidavit explosif de Vishal Shibchurn, déposé depuis la prison de Phoenix le 31 juillet. Dans ce document, Shibchurn affirme que Rs 25 millions avaient été promises pour l'assassinat de Kistnen. Selon cet affidavit, Suraj Nalimoothoo aurait transféré des photos indécentes de Simla Kistnen sur son téléphone portable, qu'il aurait ensuite envoyées au frère d'un ministre. Ces photos auraient ensuite été publiées sur la page Facebook MSM Sun Power.
