Au lendemain de Noël 2004, l'un des tremblements de terre les plus violents depuis 1900, selon l'«US Geological Survey», frappait l'Asie du Sud-Est. Il causera un gigantesque tsunami, qui fit plus de 220 000 victimes dans une quinzaine de pays, sans compter des millions de blessés et de sans-abri. Même Maurice en ressentit les effets...
Un tremblement de terre sous-marin d'une magnitude de 9,1 se produisait au large de l'île indonésienne de Sumatra, le 26 décembre 2004 à 7 h 58 heure locale. Deux heures plus tard, des vagues de 9 m de haut frappaient les côtes de l'Inde et du Sri Lanka, à environ 1 200 km de distance, causant des destructions massives. En l'espace de sept heures, des vagues gigantesques traversaient l'océan Indien, frappant la Corne de l'Afrique, située à plus de 3 000 km de l'épicentre. Le tsunami fit plus de 220 000 victimes dans 15 pays, principalement à Sumatra, mais aussi en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, aux Maldives, en Malaisie, au Bangladesh, au Myanmar, en Somalie et au-delà, sans compter des millions de blessés et de sans-abri.
Baharuddin Zainun, 69 ans, survivant et pêcheur de la province indonésienne d'Aceh, a témoigné auprès de l'AFP : «Mes enfants, ma femme, mon père, ma mère, tous mes frères et soeurs ont été emportés. La même tragédie a été ressentie par d'autres également. Nous ressentons les mêmes sentiments.» Marziani, enseignant indonésien, a aussi perdu un enfant lors du tsunami. «Si nous avions su à l'époque que la montagne n'était pas loin, nous aurions pu la fuir. Il est important pour nous tous de connaître, expliquer et simuler (les catastrophes)», soutient-il.
Le tremblement de terre a provoqué la plus grande fracture géologique jamais enregistrée, sur une distance estimée à 1 500 km. La rupture a commencé sous l'épicentre du séisme et s'est propagée vers le nord le long de la zone de rupture à une vitesse d'environ 2 km/s pendant environ 10 minutes, selon le Tectonics Observatory du California Institute of Technology. La longueur de cette rupture a permis aux ondes de se propager sur une vaste zone géographique, atteignant même des régions aussi lointaines que le Mexique, le Chili et l'Arctique. Les vagues se sont déplacées à des vitesses atteignant 800 km/h. Cependant, des études menées sur les dégâts à Aceh, en Indonésie, ont révélé que, par endroits, les vagues atteignaient 20 à 30 m de hauteur.
Malgré les milliers de kilomètres séparant Maurice de l'épicentre, les effets du tsunami furent ressentis. Notamment à Roches-Noires, où les vagues ont déferlé sur une distance de 15 mètres. Dans la baie de Tamarin, l'une des marées les plus importantes fut enregistrée. La mer s'était d'abord retirée à environ 50 mètres du rivage avant de revenir brusquement, atteignant son niveau le plus élevé. Ce phénomène s'est répété plusieurs fois au cours de la journée. Outre Maurice, le raz-de-marée avait également affecté les Seychelles et l'île de la Réunion.
Après le tsunami, Maurice avait réagi avec solidarité envers les pays touchés. Selon un article de 2005 de l'express, plusieurs initiatives avaient été mises en place. Parmi elles, l'aide de La Sentinelle, de la Deutsche Bank de Maurice et des élèves de la Northfields International Preparatory School, qui avait permis au Rotary Club de récolter Rs 500 000 pour les victimes du Sri Lanka. Le Lions Club avait envoyé 400 tonnes de nourriture et la State Bank of Mauritius avait fait un don d'un million de roupies au Mauritius Council of Social Services, portant la collecte totale à près de Rs 5 millions. Les écoliers avaient également contribué à un fonds spécial pour les enfants, remis à l'UNESCO. Par ailleurs, le gouvernement mauricien avait promis Rs 1 430 000 pour soutenir les pays touchés, notamment l'Inde, les Seychelles, le Sri Lanka et les Maldives.
D'après la presse internationale, bien que plusieurs heures s'étaient écoulées entre le tremblement de terre et l'impact du tsunami, la plupart des victimes avaient été prises par surprise, en raison de l'absence d'un système d'alerte efficace à l'époque. Des mesures ont été prises depuis, dont la création d'un système mondial d'information sur les tsunamis, basé sur un réseau de bouées de détection mises en place par la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis. Le système DeepOcean Assessment and Reporting of Tsunami (DART) compte aujourd'hui 74 bouées dans le monde, indique l'AFP. Il existe également un Indian Ocean Tsunami Warning and Mitigation System, créé pour détecter les changements sismologiques et prévenir l'arrivée des vagues.
Cependant, à l'occasion des 10 ans, des experts en risques et des responsables des Nations Unies avaient souligné les faiblesses persistantes du système, notamment dans la communication des alertes au niveau local. Au cours des vingt dernières années, les survivants ont transformé la tragédie en témoignages, reconstruisant leur maison, leur communauté et leur avenir. À l'occasion du 20e anniversaire, des hommages et des cérémonies religieuses pour commémorer les victimes auront lieu aujourd'hui, notamment dans les pays en Asie les plus touchés par cette catastrophe, comme l'Indonésie, le Sri Lanka, l'Inde et la Thaïlande.