Le 24 décembre 2024, Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé une réponse d'urgence à Pemba, aux côtés du ministère de la Santé, pour garantir l'accès aux soins des populations dans la zone la plus touchée du nord du Mozambique, suite au passage du cyclone Chido. Le cyclone a frappé le pays le 15 décembre, affectant des centaines de milliers de personnes et mettant à mal le système de santé du pays.
Les équipes mobiles de MSF vont se concentrer sur les soins de santé mentale et apporter un soutien logistique. Dans le principal centre de santé du district de Mecufi, dans la province de Cabo Delgado, le personnel de MSF va permettre de continuer les activités pour que la population puisse accéder aux soins.
« Depuis le début du cyclone, nous avons mobilisé des équipes déjà présentes dans d'autres régions de Cabo Delgado, intervenant dans le conflit en cours, pour évaluer l'impact de la tempête dans les districts touchés de Pemba, Metuge et Mecufi », explique Jacinta Francisco, qui mène une mission d'évaluation des besoins. « Tous les centres de santé visités à Metuge et Mecufi ont été endommagés par le cyclone, les soins sont actuellement assurés sous des tentes de fortune et le personnel de santé est surchargé ».
Outre la nécessité de réparer les infrastructures, les services de base tels que l'accès à l'eau potable et l'électricité ont également été interrompus dans de nombreuses structures médicales, ce qui limite davantage la fourniture des soins.
La tempête a eu un impact sur l'accès des populations à l'eau potable, ce qui augmente le risque de maladies d'origine hydrique. « Nous sommes particulièrement préoccupés par l'émergence potentielle de maladies telles que le choléra, endémique dans la région, ou la malaria, dont nous observions déjà un grand nombre de cas dans les centres de santé que nous soutenions avant le cyclone », explique Luisa Suárez, Coordinatrice médicale de MSF au Mozambique.
Au 23 décembre, plus de 620 000 personnes avaient été touchées par le cyclone dans le nord du Mozambique, principalement à Cabo Delgado, mais aussi dans les provinces de Nampula et de Niassa. Au total, 116 personnes sont mortes, 877 ont été blessées et 140 000 maisons, 250 écoles et 52 centres de santé ont été entièrement ou partiellement détruits1 . Ces chiffres devraient continuer à augmenter.
« De nombreux survivants ont perdu des membres de leur famille, leur maison et leurs moyens de subsistance. Assurer un soutien en santé mentale est crucial, non seulement pour les communautés touchées, mais aussi pour les professionnels de santé épuisés dont les ressources sont limitées pour répondre à l'urgence. », explique Jacinta Francisco.
Ces derniers jours, les équipes MSF ont également fait don au ministère de la Santé de médicaments, tels que des antibiotiques, et de kits d'urgence.
Le cyclone Chido est une nouvelle catastrophe pour les populations de Cabo Delgado, où, selon l'ONU, 576 000 personnes sont déplacées dans différentes parties de la province en raison du conflit qui a débuté en 2017. « Ce cyclone rend encore plus vulnérables les habitants du nord du Mozambique, qui se trouvaient déjà dans une situation fragile en raison de la violence », déclare Luisa Suárez. « Il est crucial de mobiliser le soutien d'autres organisations humanitaires pour répondre rapidement à cette crise ».
Selon l'Institut national du Mozambique pour les catastrophes naturelles (INGD)
MSF mène des activités médicales et humanitaires à Cabo Delgado depuis 2019 pour aider les personnes touchées par le conflit, en soutenant des centres de santé et hôpitaux. L'organisation mène aussi des projets dans les districts de Palma, Mocímboa da Praia, Mueda, Muidumbe et Nangade, en santé mentale, en eau et assainissement, en santé sexuelle et reproductive et en soutien aux personnes atteintes du VIH et la tuberculose.