Le Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) contribue activement au financement des projets dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Sidwaya a fait un tour dans quelques cliniques et établissements scolaires qui ont bénéficié des crédits auprès des caisses populaires. Témoignages et gratitudes à une institution financière de « proximité » qui offre des financements aux conditions « souples » et « flexibles ».
Il est 9h20min, dans le quartier Marcoussi (Tampouy) de Ouagadougou. Nous sommes à l'école "Le Progrès 2", en cette matinée du 20 décembre 2024. De l'extérieur de la cour annexe dudit établissement, le son élevé de la musique et le brouhaha festif des enfants captent l'attention des passants. A l'intérieur, c'est une véritable scène d'ambiance bon enfant. C'est le dernier jour du premier trimestre de l'année scolaire. C'est aussi le jour où l'école organise son Arbre de Noel pour les élèves. En attendant le début officiel de la cérémonie, les tout-petits sont déjà dans la fête.
Sous la musique envoyée par l'animateur du jour, au milieu des 900 élèves, des parents et enseignants, cinq élèves rivalisent de pas de danse. Chacun veut montrer de quoi il est capable. Ils esquissent des pas entreprenants et créatifs, dans une sorte de concours informel, sous le regard jovial et amusant de leurs camarades. Les cinq intrépides danseurs sont accompagnés par la fondatrice de l'école, Abseta Sanfo/Gnéné, qui montre que malgré son âge, elle a quelque chose à offrir en danse. Rires, applaudissements, cris de l'assistance participent à cette l'ambiance de fête de fin de trimestre.
Ce domaine de 4 147m2, aux murs intérieurs flanqués de plusieurs dizaines de tableaux noirs, l'école l'a acquis grâce à un prêt à la caisse populaire de Sig-Nonghin, en vue d'y construire un établissement secondaire, dans le cadre du projet d'extension du groupe scolaire. Car, jusqu'en 2023, l'école ne comptait que le primaire et le préscolaire. L'histoire de cet établissement remonte en 2011 où le couple Sanfo (Hamidou et Abseta) décide de la porter sur les fonts baptismaux. « Au début, nous avons commencé avec la maternelle. Deux ans après, satisfaits de nos résultats, les parents nous ont demandé d'ajouter le primaire. Ce qui nous a amené à créer l'école Le Progrès 1. Mais, avec la demande de places qui ne faisait que croitre, nous avons acquis un autre terrain pour mettre en place "Le Progrès 2" », explique le co-fondateur de l'école, Alidou Sanfo.
La constance dans le sérieux et des résultats scolaires que l'école réalise année après année, vont encore amener les parents d'élèves à demander aux fondateurs d'adjoindre le secondaire.
« Chaque année, l'école faisait du 100% à l'examen du CEP. Les parents ont encore souhaité que nous créions un établissement secondaire », confie Mr Sanfo.
Malheureusement, les domaines scolaires disponibles (Le Progrès 1 et 2) ne permettaient pas d'envisager une telle extension. L'acquisition d'un nouveau terrain s'imposait.
Un prêt de 50 millions F CFA, en moins d'un mois
Dieu faisait bien les choses, le terrain mitoyen de "Le Progrès 2", vaste de 4 147 m2, est mis en vente par son propriétaire. Le hic, le couple n'a pas les ressources nécessaires pour l'acquérir. Il s'est tourné vers des institutions financières qui n'ont pas répondu favorablement à leur quête de financement. « Mais, dès que nous avons touché la Caisse populaire, elle a promis de nous accompagner et elle a tenu parole », confie Alidou Sanfo. En moins d'un mois, le prêt de 50 millions F CFA est monté et bouclé ; le terrain est acquis et le projet de s'étendre au seconde est entamé, avec deux classes de 6e et 5e fonctionnelles pour l'année scolaire 2024-2025.
« Nous profitons de votre micro pour traduire notre gratitude à la Caisse populaire, car son accompagnement nous a été d'un grand bien », lâche-t-il.
Avec les autres institutions financières, tu es obligé de faire les évaluations de tes garanties qui te coûtent de l'argent et finalement tu n'obtiens pas le crédit demandé, cela fait une double perte de temps et d'argent, déplore-t-il. « Ce qui n'est pas le cas avec la Caisse populaire qui honore ses engagements. Mieux, ce qui est bien, c'est qu'elle te laisse la latitude de choisir les échéances de remboursement qui te conviennent : mensuel, trimestriel ou semestriel », se réjouit M. Sanfo.
Le partenariat entre l'école et la Caisse populaire n'a pas commencé avec ce prêt de 50 millions F CFA. Depuis 2018, l'établissement bénéficiait de « petits prêts » entre 3 et
5 millions F CFA pour la réalisation de certains investissements. Aujourd'hui, avec ses 16 enseignants permanents, tous déclarés à la CNSS et 6 vacataires ; le groupe scolaire "Le Progrès" compte aujourd'hui 17 classes dont 12 au primaire, 3 pour la maternelle et 2 pour le secondaire, avec un effectif total d'environ 900 élèves. Il participe ainsi à l'offre éducative et à la formation du capital humain de qualité au service du développement socioéconomique du Burkina Faso.
A l'école "Les Gais Lurons", située au quartier Katabtenga, non loin du PMK de Kamboinsin , à une vingtaine de km de Ouagadougou, c'est la fin des cours de la mi-journée. Certains élèves sont toujours dans les salles de classe ou d'autres dans la cour, attendant leurs parents qui passeraient les chercher. On est à la veille du dernier jour du premier trimestre. La joie de prendre part à l'Arbre de Noël de l'école le lendemain se lisait sur le visage des tout-petits, visiblement épanouis dans leur cadre d'apprentissage. Ce jeune établissement compte 7 classes :
3 pour la maternelle et 4 pour le primaire (du CP1 au CE2), avec un effectif de 82 élèves, dont 43 filles.
Plus qu'un appui financier
Claire Diabri/Sawadogo est en la fondatrice. Créée en 2018, l'école "Les Gais Lurons" était d'abord implantée à Ouagadougou, au quartier Somgandé, sur un site en location. Dans son projet de l'implanter sur son propre terrain, la fondatrice envisage de la délocaliser dans la périphérie de la capitale. Mais, elle bute sur l'épineux et fâcheux problème de mobilisation de ressources financières nécessaires pour sa mise en oeuvre. « L'école est devenue ma passion. Je me sens plus en dehors d'elle », confie-t-elle, dans son modeste bureau.
Elle décide alors de se tourner vers les institutions financières. Elle passe par certaines d'entre elles où elle a des camarades universitaires qui y travaillent, mais sans résultat concluant. Un jour, sa tante qui travaille à la Caisse populaire la conseille de prendre attache avec cette institution de microfinance au regard du montant dont elle a besoin. Mme Diabri est surprise par la facilité et la rapidité avec lesquelles elle a obtenu son premier prêt de 5 millions F CFA avec la Caisse populaire en 2019, avec sa voiture comme garantie.
« Même pour l'ouverture du compte, la Caisse est venue au sein de mon école pour le faire. C'est pareil pour les dossiers de crédits. Je les ai rassemblés, puis un agent de la Caisse est passé les prendre », confie-t-elle.
Ce premier crédit d'une durée d'un an, lui a permis de construire le magasin, la cantine et une partie du mur sur le nouveau site de Katabtentga. Aux yeux de Claire Diabri, ce prêt est plus qu'un appui financier ! « Au-delà de l'aspect financier, moralement, je me suis sentie réconfortée. Certes, ce prêt ne permettait pas de réaliser tous les investissements, mais il m'a permis de commencer et surtout de prouver autour moi que mon projet avait de la valeur, de l'avenir, une raison d'exister », relate la fondatrice de l'école "Les Gais Lurons". Ce premier prêt a été un déclic pour que ses proches croient enfin en son projet et de lui apporter leur soutien.
Avant la fin du prêt, elle avait déjà monté auprès de la Caisse populaire, un second prêt de 10 millions F CFA. « Quelques jours après le dernier versement, la Caisse avait déjà versé les 10 millions F CFA dans mon compte », rapporte-t-elle. Ce montant lui a permis d'assurer les finitions du bâtiment principal abritant les salles de classe.
« Elle mérite cette confiance »
Pour l'extension de son école, Mme Diabri compte encore solliciter l'accompagnement d'au moins 10 millions F CFA à la Caisse populaire, à l'issue du prêt en cours. Aujourd'hui, que son projet est bancable, il suscite l'engouement d'autres institutions financières, mais la fondatrice n'est pas prête à abandonner son premier partenaire financier. « Pour reconnaisse à la Caisse populaire qui m'a accompagnée au moment où je ne pouvais pas faire grande chose, je reste avec elle ; elle mérite cette confiance », avoue-t-elle. Au regard de son expérience avec la Caisse populaire, elle invite tous ceux qui veulent entreprendre et qui n'ont pas les moyens d'approcher cette institution financière afin de donner une chance à leurs projets de voir le jour. « Elle a des conditions souples et flexibles, même en termes de recouvrement », précise-t-elle.
Comme le secteur social de l'éducation, le Réseau des Caisses populaires du Burkina (RCPB) accompagne également les porteurs de projet dans le domaine de la santé. Dr Ouédraogo Ibrahim, médecin dentiste, est le promoteur de la clinique dentaire Kindy depuis 2000. Située au quartier Gounghin, avec une annexe au quartier Bassinko, la clinique est spécialisée dans l'offre de services dentaires, à travers les consultations, les soins buccodentaires, les conseils hygiéno-diététiques, etc.
Elle reçoit en moyenne une dizaine de patients par jour. Après l'avoir mise sur place sur fonds propres, Dr Ouédraogo avait besoin d'un appui financier pour davantage améliorer ses prestations, son plateau technique.
« L'installation d'un cabinet dentiste est très complexe par rapport à celui d'un médecin généraliste. Les équipements coûtent chers », souligne-t-il. Sa prospection auprès d'institutions financières n'a pas connu de succès, bien qu'il remplisse les conditions et les garanties exigées.
« C'est au moment où j'avais perdu espoir qu'une dame qui travaillait à la Caisse m'a dit que son institution pouvait m'accompagner. Je ne lui avais pas cru. Certes, la Caisse populaire demande aussi des garanties mais elles ne sont pas hors de portée », confie-t-il.
« La seule structure qui m'a accompagné »
Avec une attestation d'attribution de parcelle, en moins d'un mois, Ibrahim Ouédraogo va bénéficier d'un prêt de 10 millions F CFA. Ce qui lui a permis d'équiper sa clinique avec ces technologies médicales de dernière génération. « La Caisse populaire est la seule institution financière qui m'a accompagné dans le développement des activités de ma clinique. Je ne peux que lui traduire ma profonde gratitude », s'exprime-t-il. Jusque-là, il arrive à honorer les échéances de remboursement ; mieux, il envisage contracter un second prêt lorsque celui-ci arrivera à terme. « Ce premier m'a permis d'améliorer énormément mes prestations. Le plus souvent, ce qui fait la différence avec les structures de santé des pays développés ce n'est pas les connaissances mais les équipements. Car, nous faisons les mêmes écoles. Et en médecine, les équipements coûtent cher et sont très évolutifs », argumente-t-il. Pour lui, il faut un financement spécifique aux acteurs privés de la santé, même en matière de fiscalité, car, ils offrent un service, certes commercial, mais spécifique, qui participe au bien-être des Burkinabè. La Clinique médico-chirurgicale Ouris située au quartier Tampouy de Ouagadougou a aussi bénéficié de la facilité de crédit qu'offre le Réseau des Caisses populaires du Burkina.
Fonctionnelle depuis 2008, cette clinique offre des services d'analyses médicales de laboratoire, de soins et de consultations en médicine générale et spécialités, notamment en chirurgie générale, traumatologie, chirurgie maxillo-faciale, gynécologie, cardiologie, pédiatrie, dermatologie, pneumologie, imagerie médicale, etc. Ses interventions chirurgicales portent sur la hernie, l'appendicite, la prostate, le fibrome, l'hystérectomie, etc. En moyenne, elle reçoit en moyenne plus de 100 patients par mois. Son promoteur, Dr Zacaria Yago, a lui aussi fait le tour des autres institutions financières sans succès, avant de savoir que la Caisse populaire (Dapoya) était la solution idéale à ses besoins de financements. « J'ai perdu mon temps ailleurs avant de découvrir la Caisse populaire. Cette institution financière m'a accordé des prêts de 4,9 millions F CFA en 2021, 10 millions F CFA en 2022, 15 millions F CFA en 2023 et de 35 millions F CFA en 2024. Ce n'est pas évident d'avoir des crédits aussi rapprochés chez les autres institutions financières », fait-il savoir. Ces différents prêts avec la Caisse populaire lui ont permis d'achever la construction du bâtiment R+2 abritant la clinique et
d'acquérir certains équipements comme l'échographe cardiaque, l'aspirateur, etc.
« Ce qui est intéressant avec la Caisse populaire, l'accord de prêt est facile ; elle n'emmerde pas les gens, avec un personnel sympathique. Si tu montes ton dossier de prêt, au bout deux semaines, tu as ton argent. Et même un ou deux mois après le remboursement de ton prêt, tu peux obtenir un autre. Il y a deux personnes opérant dans le matériel biomédical qui m'ont conseillé d'aller à la Caisse populaire.
Rôle majeur dans le financement de l'économie
Si j'avais su les facilités de prêt qu'offre la Caisse populaire à temps, ma clinique serait très développée ; car j'aurais acquis beaucoup de matériels », regrette-t-il. Tout en faisant savoir que lorsqu'il finira avec son dernier prêt, il se retournera encore vers elle pour un autre crédit. Aujourd'hui, avec mon expérience avec la Caisse populaire, je conseille aux collègues qui veulent établir des cliniques de passer par cette institution de microfinance, car ses procédures ne sont pas compliquées, ajoute-t-il. A la Faitière des caisses populaires du Burkina (FCPB), le financement des secteurs sociaux comme l'éducation et la santé constitue un axe prioritaire de sa politique crédit qui s'étend sur l'ensemble du réseau des Caisses populaires, indique le directeur de crédit de la FCPB, Romain Tougma.
« En plus du volet économique, le financement des secteurs sociaux constitue la raison d'être des Caisses populaires. Quand vous intervenez dans un milieu social, il vous appartient de répondre aux besoins de ce milieu. Et les écoles, les centres de santé comme les cliniques participent au bien-être de la société », soutient-il. Chaque année, les Caisses populaires accordent entre 8 et 10 milliards F CFA de crédits au secteur de l'éducation et environ 7 milliards F CFA à celui de la santé. « La particularité de la Caisse populaire réside dans sa proximité avec ses membres. Quand vous connaissez quelqu'un, vous êtes mieux indiqués pour savoir ses besoins et de mieux l'accompagner. Généralement, nous faisons un accompagnement de nos membres. Chez nous, l'instruction du dossier de crédit est très rapide.
Ce que nous demandons c'est le plan d'affaires sur trois ans. Nous ne demandons pas d'autres types de garanties, car l'investissement à réaliser
constitue en même temps la garantie », souligne Mr Tougma. Outre les crédits octroyés aux porteurs de projets dans l'éducation et la santé, le RCPB réalisent des infrastructures socioéducatives qu'il met gracieusement à la disposition des communautés.
Pour le directeur du crédit de la FCPB, les Caisses populaires jouent un grand rôle dans le développement socioéconomique du Burkina Faso, notamment dans le financement de l'économie nationale.
A titre illustratif, en 2023, elles ont octroyé aux acteurs socio-économiques des crédits à hauteur de 115,5 milliards F CFA, de 109,5 milliards F CFA au 30 novembre 2024. Et cette dynamique d'impacter l'économie burkinabè, la vie des communautés et des individus va se poursuivre en se renforçant. Il invite les Burkinabè à aller dans les différents points de vente des Caisses populaires pour découvrir les différents produits financiers et à profiter des opportunités de financement souples de leurs projets, avec un accompagnement de proximité.