Le Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), chef de l'Etat, le général de brigade Abdourahamane Tiani a, dans une interview accordée, le mercredi 25 décembre 2024, à la Radiotélévision du Niger (RTN), fait des révélations sur les alliances et les financements du terrorisme au Sahel.
«Tout Nigérien sait à quoi nous faisions face avant le 26 juillet, le terrorisme et les autorités formaient une seule personne. A travers les interventions des uns et des autres, on savait ce qui avait cours avant le 26 juillet, le président déchu l'a dit lui-même au centre de conférence Mahatma Ghandi où il a annoncé qu'il est ami aux terroristes. Il a reçu plusieurs fois des terroristes au palais présidentiel. II a libéré des terroristes », a déclaré le chef de l'Etat. Le général Tiani a également fait référence aux propos de l'ancien ministre de l'Intérieur, Hama Souley à Abala Filingué. « Vous comprendrez qu'ils ont fait plus que ça.
Mais les terroristes de leurs côtés n'ont pas respecté leurs engagements. Pourtant ils ne sont jamais sortis dire aux Nigériens quels sont les engagements qui ont été honorés vis-à-vis des terroristes. Ce n'est pas une surprise », a-t-il dit. Pour lui, ces autorités agissaient sous l'injonction de la France. « Il s'agit de cette même France, je le dis et je le répète, qui finance le terrorisme au Sahel.
Cette même France, tenez-vous en bien, qui aujourd'hui a déversé plusieurs milliards F CFA dans le lit du lac Tchad, entre les mains de Boko-Haram, El-Bakoura, de l'Etat islamique dans les provinces d'Afrique de l'Ouest aux ordres d'un certain Abou Moussa Barnahui, au niveau de Sokoto, Zamfara, Kebbi (au Nigéria), à l'intérieur du Bénin dans la région de W, à Tamou, Torodi et un peu plus loin », a-t-il révélé. Pour le chef de l'Etat nigérien, les terroristes possèdent suffisamment de ressources, parce que le franc CFA est fabriqué par la France qui a le soutien de l'Union européenne pour fabriquer autant de CFA qu'elle veut tant que ce n'est pas les euros ou le dollar.
« Le financement dont bénéficient les mouvements terroristes aujourd'hui est un changement majeur entre ce qui se passait avant et ce qui se passe après le 26 juillet 2023. En plus du financement, il y a l'acquisition du matériel, que ce soit dans le lit du lac Tchad, dans la région de Sokoto ou dans le nord Bénin, dans le parc W, région de Porga, que ce soit dans la Pendiari qui est une autre forêt toujours au nord Bénin, mais près de la frontière avec le Togo, ou encore que ce soit ici là à l'intérieur du Niger ou à l'intérieur du Burkina Faso, des gens sont désignés pour servir de points focaux des terroristes », a-t-il poursuivi.
Le général Tiani a noté qu'à l'international, il existe des centres d'instruction des terroristes dans un pays de l'Afrique centrale, dans le parc W, côté Bénin, par les forces spéciales françaises qui sont à Porga. « Vous marchez 315°, sur 2 km tout au plus, vous tomberez sur leur position. Du côté du Nigéria, les autorités sont au courant. Je vois toute une tempête dans un verre d'eau. Il faut plutôt reconnaître nos erreurs et éviter de jouer au jeu de l'autruche », a relevé le chef de l'Etat.
Selon lui, tout ceci fait partie d'un plan qui vise à prouver au monde, à l'Afrique et aux Nigériens en particulier que « nous ne sommes pas dignes de toute autodétermination, nous ne sommes pas dignes de nous assumer et que nous ne sommes que des incapables.