À Madagascar, la multiplication des feux de brousse autour d'Antananarivo et la rareté des pluies provoquent ce jeudi 26 décembre un nouveau pic de pollution dans la capitale malgache. Ce taux de particules fines record présente un risque pour la santé de tous les Tananariviens, mais la plupart d'entre eux ne peuvent s'en protéger.
Enveloppé d'une épaisse fumée, le Palais de la Reine qui surplombe Antananarivo est à peine visible depuis deux jours lorsque le soleil se lève. D'après Météo Madagascar, la pollution de l'air bat les records pour l'année 2024 : le taux de particules fines dans l'air est 10 fois supérieur au seuil recommandé par l'OMS.
Les particules fines qui recouvrent la capitale malgache peuvent provoquer des difficultés respiratoires chez tous les publics, explique le pneumologue Michel Harison Tiarey. « Pendant les pics de pollution, nous constatons une augmentation du nombre de patients qui consultent. Cela concerne surtout les patients porteurs de maladies chroniques comme l'asthme, mais ça peut aussi toucher les populations indemnes de ces problèmes-là », détaille le docteur.
À Antananarivo, où 60 % des travailleurs occupent un emploi informel, le confinement recommandé par les médecins en cas de pics de pollution est très difficilement applicable.
Or, au-delà des problèmes respiratoires, l'exposition chronique aux particules fines favorise des pathologies graves, rappelle Michel Harison Tiarey : « Il y a des particules ultrafines qui peuvent passer dans la circulation sanguine. Cela va provoquer un phénomène inflammatoire qui va perturber la fonction de certains organes, comme le coeur... À long terme, ça peut provoquer l'apparition de mutations génétiques de certaines cellules, qui peuvent être à l'origine de cancers. »
En cas d'exposition à un fort taux de pollution, les médecins conseillent de porter des masques FFP2. Mais ils sont inaccessibles pour la majorité de la population : un paquet de cinq masques coûte 6 000 ariarys en pharmacie, soit autant que le revenu journalier moyen des travailleurs malgaches.