Les statistiques du nombre de sièges de maires obtenus par chaque entité ayant pris part aux scrutins du 11 décembre, ont été publiées par la Ceni, hier. Selon les chiffres provisoires, la coalition Irmar est en tête dans une grande majorité des communes du pays.
Une razzia. Le terme n'est pas exagéré pour qualifier la performance de la coalition "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" (Irmar), au regard des résultats provisoires des élections communales et municipales.
Selon les statistiques publiées par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), hier, l'Irmar compte, provisoirement, neuf cent soixante-sept maires élus au niveau national. Au total, il y a eu mille six cent quatre-vingt-quinze sièges de maires à briguer, sur l'ensemble du territoire, lors des scrutins du 11 décembre. Dans les détails, les Orange jouissent d'une large avance sur ses concurrents dans les six provinces.
Outre les maires, il faut aussi prendre en compte l'armée de conseillers municipaux ou communaux dont l'Irmar bénéficie provisoirement. Les élections municipales et communales sont, en effet, des scrutins de liste. Et bien que les candidats ne soient pas élus, la liste peut briguer un ou des sièges au sein des organes délibérants des communes, selon le nombre de voix obtenues à l'issue des votes.
Du moins sur le papier, l'issue provisoire des élections du 11 décembre conforte le statut de l'Irmar comme première force politique du pays. Dans l'escarcelle des Orange, il y a provisoirement les communes de cinq des six chefs-lieux de province. La coalition au pouvoir est, d'autant plus, la seule entité politique à avoir aligné des candidats dans la quasi-totalité des communes du pays.
Aucune autre formation politique n'a pu couvrir de listes de candidats l'ensemble du territoire. Les seules à avoir pu suivre le rythme ont été les listes indépendantes. Les indépendants, justement, arrivent en 2e position pour le nombre de sièges de maires gagnés provisoirement.
Atout
Au niveau national, les indépendants provisoirement élus sont au nombre de quatre cent soixante-quatorze.
Le parti politique FIVOI arrive en 3e position avec cinquante-deux maires élus provisoirement, dont cinquante-et-un dans la province d'Antananarivo. Au regard des chiffres provisoires, l'issue des votes du 11 décembre sonne comme une déroute des entités politiques qui affirment publiquement être d'opposition. Une déconvenue retentissante, notamment, pour toutes celles qui revendiquent avoir une envergure nationale.
Déjà en termes de nombre de listes de candidats alignés, les opposants partaient avec une longueur de retard. La coalition Firaisankina, qui composent le front d'opposition à l'Assemblée nationale, n'obtient provisoirement que treize sièges de maire, à savoir huit dans la province d'Antananarivo et cinq dans celle de Toliara. Il est probable que le choix de s'engager en ordre dispersé dans la joute électorale ait affaibli la force de frappe du Firaisankina.
Quoi qu'il en soit, l'absence de maillage du territoire en nombre de candidats alignés et les résultats, bien que provisoires, contredisent le statut de force politique d'envergure nationale revendiquée par le Firaisankina et les autres franges de l'opposition. Par ricochet, ils portent un sérieux coup aussi au statut des formations politiques qui les composent.Seulement, l'opposition affirme qu'il y a eu "des entraves" à la candidature de leurs candidats dans certaines circonscriptions.
Pour la coalition Firaisankina, par exemple, sur les cinq partis qui la composent, seul le "Tiako i Madagasikara" (TIM), obtient provisoirement des sièges de maires. Ici encore, le verdict provisoire des urnes tend à réduire l'envergure du TIM à une dimension provinciale. Sur les trente-huit sièges de maires acquis provisoirement par le parti d'opposition, trente-deux sièges sont dans la province d'Antananarivo.
Bien qu'elle devrait glaner des sièges de conseillers, notamment, au conseil municipal de la Commune urbaine de Toliara, l'entité politique Pro-Siteny n'a provisoirement gagné aucun siège de maire. Elle n'a, par ailleurs, aligné de listes de candidats que dans une poignée de communes. Il s'agit pourtant de la formation politique du député Siteny Randrianasoloniaiko, vice-président de l'Assemblée nationale et chef de l'opposition parlementaire.
Le nombre de maires et de conseillers obtenu à l'issue des communales et des municipales est pourtant un atout essentiel en vue des sénatoriales. Sauf changement, l'année prochaine, en effet, il faudra déjà se projeter sur les élections sénatoriales. Il s'agit de suffrages universels indirects. En l'absence d'élus provinciaux et régionaux, jusqu'ici, les maires et conseillers municipaux ou communaux constituent le collège électoral.
Il faudra, toutefois, attendre le verdict des tribunaux administratifs pour être fixé sur le nombre exact et officiel de maires et de conseillers élus pour chaque entité.