Afrique: Pourquoi le Cameroun ne soutient pas Albert Zeufack pour la présidence de la BAD

27 Décembre 2024

Le Cameroun a récemment annoncé qu'il ne soutiendra pas la candidature d'Albert Zeufack à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Cette décision suscite de nombreuses interrogations, notamment en raison de l'importance stratégique de cette institution pour le continent. Voici un décryptage des raisons derrière cette prise de position.

Albert Zeufack, économiste de renom et ancien économiste en chef pour l'Afrique à la Banque mondiale, bénéficie d'une solide réputation dans le domaine des finances et du développement économique. Pourtant, malgré son expertise et ses origines camerounaises, son pays d'origine a choisi de ne pas soutenir son ambition de diriger la BAD.

Raisons du désengagement du Cameroun

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce désengagement. Premièrement, des divergences stratégiques pourraient exister entre le gouvernement camerounais et Albert Zeufack concernant les orientations à donner à la Banque. Ces différends pourraient découler de visions différentes quant à la priorité des investissements ou aux politiques économiques à mettre en oeuvre en Afrique.

Deuxièmement, des considérations politiques internes pourraient également jouer un rôle clé. Les alliances régionales et les jeux d'influence diplomatique pèsent souvent lourdement dans les choix de soutien aux candidatures internationales.

Enfin, certains observateurs évoquent la possibilité de désaccords personnels ou institutionnels entre Albert Zeufack et des figures influentes de l'appareil d'État camerounais, ce qui aurait pu compromettre sa capacité à fédérer le soutien national.

Les enjeux pour la BAD

La présidence de la Banque Africaine de Développement est un poste hautement stratégique. Cette institution est au coeur du financement des infrastructures, de l'éducation et de l'énergie en Afrique. Le choix du président impacte directement les priorités et les projets portés par la Banque.

Le Cameroun, en tant que membre influent de la BAD, a le pouvoir de peser sur cette décision. En refusant de soutenir Albert Zeufack, le pays pourrait chercher à promouvoir un autre candidat aligné avec ses intérêts ou ceux de ses alliés régionaux.

Une décision controversée

Cette position a cependant suscité des critiques. Pour certains, le Cameroun perd une opportunité unique de voir l'un de ses ressortissants à la tête d'une institution majeure. Pour d'autres, ce choix pourrait être justifié si Albert Zeufack ne partage pas les priorités stratégiques nationales.

Le débat reste ouvert, mais cette décision marque un tournant dans les relations entre le Cameroun et ses élites expatriées. Elle met également en lumière les enjeux complexes liés à la gouvernance régionale en Afrique.

Le refus du Cameroun de soutenir Albert Zeufack pour la présidence de la BAD soulève des questions sur les priorités et les dynamiques politiques du pays. Ce choix montre à quel point les considérations politiques et stratégiques peuvent influencer des décisions qui, à première vue, devraient être purement techniques.

Dans tous les cas, cette affaire illustre l'importance de la BAD dans le développement économique de l'Afrique et l'impact des alliances politiques sur son fonctionnement.

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