C'est une affaire hors normes qui est jugée actuellement au Maroc. Saïd Naciri, l'ancien président du club de foot le plus titré du royaume, le Wydad de Casablanca, est accusé d'avoir été au coeur d'un trafic international de drogue. Son procès s'est ouvert en mai dernier et le feuilleton judiciaire vient de connaître un énième rebondissement.
Les accusations qui pèsent sur Saïd Naciri sont lourdes : faux en écriture, fraude, abus de pouvoir et surtout trafic international de stupéfiants. Arrêté en décembre 2023, il est jugé depuis le mois de mai dernier aux côtés de 28 autres accusés parmi lesquels des membres des forces de l'ordre, des agents de l'administration, des chefs d'entreprise...
Les avocats de la défense de Saïd Naciri ont décidé hier, vendredi, de boycotter l'audience pour dénoncer le refus du président du tribunal de faire comparaître la figure centrale du dossier : Hadj Ahmed Ben Ibrahim, dit « le Malien », celui que la presse surnomme « l'Escobar du Sahara », souligne notre correspondant à Casablanca, Matthias Raynal.
C'est lui qui, par ses révélations fin 2023, a fait éclater l'affaire. Saïd Naciri, aurait été un maillon essentiel du système mis en place par ce baron de la drogue qui faisait remonter la cocaïne d'Amérique du Sud par l'Afrique de l'Ouest et jusqu'en Europe. Trafic de cocaïne, mais aussi de résine de cannabis. Hadj Ahmed Ben Ibrahim est incarcéré depuis 2019 au Maroc.
A la demande du bâtonnier de l'Ordre des avocats de Casablanca, et pour garantir une procédure équitable, l'audience d'hier a été reportée à vendredi prochain. Moment très attendu de ce procès, les accusés vont s'exprimer et donner leur version des faits.