Vendredi 27 décembre, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a pris la défense du Nigeria, qui est accusé par le Niger voisin d'héberger des troupes étrangères et de comploter à le déstabiliser. Le Nigeria a de son côté démenti en bloc.
Dans une interview diffusée mercredi 25 décembre, le chef militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani, s'en est notamment pris à la Cédéao, affirmant que la France avait établi une base dans le nord du Nigeria, depuis laquelle elle armerait des groupes terroristes pour créer des troubles de l'autre côté de la frontière.
Face à ces accusations, la Cédéao a apporté son soutien au Nigeria. Dans un communiqué, l'organisation intergouvernementale ouest africaine « exprime sa profonde préoccupation face aux allégations portées contre le Nigeria et d'autres États membres (....) selon lesquelles ils parraineraient le terrorisme ». « Depuis des années, le Nigeria soutient la paix », affirme ce communiqué, qui fait mention des « récents succès enregistrés par la Force multinationale mixte (...) qui démontrent l'engagement du pays envers la paix et la sécurité dans toute la région. »
Le Nigeria dément en bloc
Dans un communiqué séparé publié jeudi 26 décembre, le ministre nigérian de l'information insiste : son pays n'a aucune alliance « avec la France où tout autre pays » pour déstabiliser le Niger. Le même jour, le chef des armées du Nigeria, le général Christopher Musa, a fermement démenti ces affirmations, au cours d'un déjeuner avec les militaires basés dans la région de Sokoto, qui partage une frontière avec le Niger.
« Tout élément criminel utilisant le sol nigérian pour attaquer nos voisins est un ennemi du Nigeria » a-t-il notamment déclaré devant ses troupes. « Nous ne faisons qu'un avec nos voisins et nous veillerons à ce que de telles menaces soient neutralisées » a-t-il poursuivi.
Nous ne souhaitons en aucun cas détruire cette relation.
Un message qu'il a réitéré le soir même sur le plateau de la télévision nationale NTA, affirmant que le seul souci de son pays est de préserver la paix dans la région, ajoutant : « J'ai visité le Niger où j'ai pu échanger sur tous ces sujets avec l'état-major. Notre président nous avait chargé de leur assurer que le Nigeria n'a jamais permis et ne permettra jamais à une base étrangère, quelle qu'elle soit, de s'établir sur son sol. Nous ne l'avons jamais fait et nous ne le ferons jamais. »
Le général a également loué le « lien particulier » entre les deux pays qui partagent une « frontière de 1 500 kilomètres », une « religion » et une « culture commune ».