L'organisation de défense des droits humains la Voix des Sans Voix (VSV) réaffirme son rejet de tout dialogue direct entre Kinshasa et le M23. C'est ce qu'a exigé le président rwandais Paul Kagame lors du sommet avorté de Luanda. Kigali en fait un préalable à toute discussion avec la RDC.
Pour Rostin Manketa Nkwahata, directeur exécutif de la Voix des Sans Voix, interrogé par Florence Morice, de la rédaction Afrique, ce dialogue direct est exclu au regard des crimes imputés aux rebelles M23, et c'est aussi « inacceptable » de la part du Rwanda.
« On se demande comment un État peut demander à un autre État souverain de dialoguer avec un mouvement armé, soutenu par cet État !? Cela est vraiment inadmissible, inacceptable... Il faut se demander pourquoi le Rwanda demande à la République démocratique du Congo de dialoguer avec un mouvement rebelle alors que lui-même, le Rwanda, est incapable de dialoguer avec ses opposants ! Voilà la la grande question !
Et puis le dialogue pour nous, RDC, est très mal perçu parce que qui dit dialogue avec le M23 va impliquer les processus de brassage, mixage comme on l'a connu par le passé »
Par brassage, vous voulez dire intégration en fait de certains rebelles au sein de l'armée ?
« Tout à fait ! Comme on l'a connu par le passé, et (cela) a comme conséquence malheureuse l'infiltration des forces armées de la République démocratique du Congo et celle des forces de sécurité dans le seul but de les affaiblir au profit des États voisins, et ça, c'est inacceptable ! »