Ce qui est effarant avec certains politiciens de notre pays, c'est qu'ils disent parler au nom des Gabonais sans jamais véritablement dire ou faire ce qu'il faut pour combler les vrais besoins des populations.
Pourtant les besoins de nos populations sont bien connus, concrèts et élémentaires. En effet, le Gabonais veut trois repas équilibrés quotidiens, avoir un système éducatif et de santé de qualité, quitter le chômage et les "tôles-en-haut, toles-en-bas", il veut des routes praticables en toutes saisons.
A-t-on besoin de sortir des grandes facultés de sciences politiques ou de sociologie pour le savoir ? Mais, peut-être, faut-il avoir connu le café-misère, le demi-pain au beurre ou au chocolat comme seul repas de la journée, avoir acheté chez le boutiquier de à côté la boîte de tomate, les sachets de riz et d'huile de 100F, avec des cuisses de poulet de 1000 F ; il faut avoir étudié, faute d'électricité à la maison, sous des lampadaires pour connaître ces besoins.
Ça fait bien trop longtemps que les gabonais côtoient la misère, la vie chère, les inondations, les Mappanes, l'incertitude du lendemain, etc. Il est temps que cela s'arrête. Parlementer entre politiciens, se rencontrer pour parler du code électoral, c'est bien, discuter de l'avenir du Gabon, c'est beau, mais se préoccuper du bien-être des pauvres gabonais, devrait être la priorité de la nouvelle classe politique. Tel est le sens de son renouvellement que souhaite le peuple gabonais.
En effet, si le renouvellement de la classe politique signifie émergence de nouveaux visages dans le paysage politique, il est aussi synonyme de valorisation de nouveaux profiles, teintés d'une expérience et d'une intelligence de la vie qui peuvent être celles du gabonais lambda, du gabonais du "Mappane".
Si l'on peut se féliciter d'avoir retrouvé, avec le Général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, la culture du dialogue, bénéfique à la préservation de la paix et de la cohésion sociale, il est cependant urgent de lui rappeler que la célèbre phrase" On ne mange pas la paix" de l'époque de feu Omar Bongo est plus que jamais de retour dans la bouche du commun des gabonais.
Pour répondre à cette urgence, qui n'a que trop duré, il convient de quitter le plus rapidement possible la Transition, parce qu'elle limite la volonté et les actions des dirigeants pendant que les attentes des populations pressent et s'accumulent. Organiser l'élection présidentielle en février 2025, et revenir à l'ordre constitutionnel, ne serait pas à cet effet superfétatoire ni un luxe, mais une libération absolue des Gabonais.