Dakar — Les députés réunis en séance plénière, samedi 28 décembre, ont adopté le projet de loi de finances initiale (LFI) de l'année prochaine, sans discuter du texte.
Cette procédure est autorisée par l'article 86 alinéa 6 de la Constitution.
"Vous savez tous que ce n'est pas possible de tenir des séances plénières en vue de l'examen du budget de l'État, d'ici au 31 décembre prochain", a dit le Premier ministre, Ousmane Sonko, en répondant aux questions des députés, lors de sa déclaration de politique générale, vendredi 27 décembre.
Le gouvernement étant tenu de faire adopter le projet de loi de finances initiale 2025 avant la fin de l'année en cours, il a estimé qu'il n'était plus possible de tenir le traditionnel "marathon budgétaire" dans le nombre de jours qui en restent, ce qui justifie le recours à l'article L. 86-6 de la Constitution.
Les séances plénières consacrées à l'examen des budgets alloués aux ministères et aux institutions durent en moyenne deux semaines.
La dissolution de la 14e législature et l'organisation des élections législatives anticipées du 17 novembre ont retardé le "marathon budgétaire" de cette année.
Dans le budget 2025 de l'État, les recettes sont arrêtées à 5.014,3 milliards de francs CFA, contre 4.915,2 milliards pour la LFI 2024. Quant aux dépenses, elles sont évaluées à 6.614,8 milliards, contre 5.755,4 milliards en 2024.
Le budget 2025 connaît une hausse des recettes de 99,1 milliards, soit 2,0 %.
Les dépenses ont augmenté de 859,4 milliards, l'équivalent de 14,9 %.
Le budget 2025 est bâti sur une prévision de croissance de 8,8 %, contre 6,7 % en 2024, et un déficit budgétaire attendu à 7,08 %, contre 11,6 % en 2024, "avec l'objectif d'aller vers la consolidation budgétaire en 2027 et d'atteindre un déficit de 3 % du PIB, en respect des critères de convergence de l'Union économique et monétaire ouest-africaine".
Les recettes du budget général sont arrêtées en 2025 à 4.794,6 milliards.
La pression fiscale est projetée à 19,3 % du PIB pour 2025, contre 19,4 % au titre de la LFI 2024.
Les recettes des comptes spéciaux du Trésor sont arrêtées à 219,7 milliards pour 2025.
Les dépenses du budget général sont programmées à 6.395,1 milliards pour l'année 2025, soit une progression de 861,2 milliards, soit 15,6 % par rapport à la LFI de 2024.
Les charges financières de la dette publique et la masse salariale devraient progresser respectivement de 13,1 % et 3 % pour s'établir à 932,1 milliards et 1.485,5 milliards en 2025.
Les dépenses d'investissement du budget 2025 sont estimées à 2.047 milliards, contre 1.836,3 milliards dans la LFI de 2024.
Les dépenses des comptes spéciaux du Trésor sont programmées à 219,7 milliards pour 2025, contre 221,5 milliards en 2024.
S'agissant des moyens dévolus aux institutions constitutionnelles, le budget de la présidence de la République est arrêté à 78.609.617.404, contre 80.129.718.244 en 2024, celui de la Primature est fixé à 25.006.817.345 , contre 25.723.322.360 en 2024.
leu budget de l'Assemblée nationale s'élève à 22.474.015.137 francs, contre 20.158.015.137 en 2024.
Pour le Conseil constitutionnel, le budget est arrêté à 1.453.826.065 francs pour 2025, contre 1.755.705.000 en 2024, celui de la Cour suprême est fixé à 5.089.993.426, contre 6.979.625. 379 en 2024. Le budget de la Cour des comptes est programmé à 14.512.706.792 francs, contre 13.199.273.000 en 2024.