Sénégal: Massacre de Thiaroye - L'hommage enfin mérité pour les Tirailleurs 80 ans après

Dakar — L'année 2024 a connu une séquence mémorielle forte avec la commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs perpétré le 1eᣴ décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye par l'armée coloniale française.

Au mois d'août, le gouvernement a mis en place un comité de commémoration présidé par l'historien Mamadou Diouf, enseignant-chercheur à l'université de Colombia (USA).

Le 1er décembre 1944, plusieurs anciens combattants africains, de retour d'Europe après avoir participé à la deuxième Guerre mondiale, avaient été massacrés par des militaires français au camp de Thiaroye, dans la banlieue dakaroise, pour avoir réclamé leurs arriérés de solde et primes de démobilisation.

Ils réclamaient leurs arriérés de solde et primes de démobilisation, après avoir participé à la libération de la France sous l'occupation nazie.

Communément appelés "tirailleurs sénégalais", ces soldats venaient des colonies françaises d'Afrique, du Sénégal, du Bénin, du Mali, de la Côte d'Ivoire, du Tchad, de la Centrafrique, du Niger, du Gabon et du Togo.

Le Sénégal a rendu hommage à ses combattants le 1er décembre en présence de plusieurs chefs d'État africains, dont Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l'Union africaine (UA) et de la Mauritanie, et de ses homologues de la Gambie, Adama Barrow, de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, du Gabon, Brice Oligui Nguéma, et des Comores Assoumani Azali.

Le Premier ministre, Ousmane Sonko et plusieurs membres du gouvernement, des autorités militaires, des élus, des représentants de missions diplomatiques et d'institutions internationales accrédités au Sénégal, étaient présents à cette cérémonie.

Des délégations de la France, du Cameroun, de Djibouti, du Tchad, du Burkina Faso ont également pris part à cette commémoration.

Dans une lettre qu'il a adressée au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Emmanuel Macron a affirmé que "la France se doit de reconnaître" qu'il y a eu un "massacre" dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, le 1er décembre 1944.

Les commémoration du 80e anniversaire de ce massacre ont été marqués par un dépôt de gerbes de fleurs au cimetière de Thiaroye, une cérémonie militaire et civile au camp lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye, la représentation de la pièce de théâtre "Aube africaine" au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose.

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé cinq mesures pour "restaurer la mémoire et la dignité" des tirailleurs sénégalais.

"Nous devons encourager cette dynamique pour restaurer la mémoire et la dignité des tirailleurs sénégalais. Pour ma part, j'initierai plusieurs mesures de réappropriation de cette histoire commune avec 16 pays africains frères", a-t-il déclaré dans son discours, à l'occasion de la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs par l'armée coloniale française, à Thiaroye, le 1er décembre 1944.

Le chef de l'État sénégalais a notamment indiqué qu'un Mémorial en l'honneur des tirailleurs sera érigé à Thiaroye, "pour servir de lieu de recueillement ouvert à toutes les nations dont ils étaient originaires", ainsi qu'un centre de documentation et de recherche dédié "pour conserver la mémoire" de ces soldats africains ayant participé à la libération de la France du joug nazi.

Le président Faye a également annoncé que des rues et places publiques porteront le nom de cet événement tragique, de ces soldats pour inscrire leur sacrifice dans notre quotidien.

Il en en outre souligné que "l'histoire de Thiaroye sera enseignée dans les curricula éducatifs", ajoutant que la Journée du tirailleur sera désormais célébrée le 1er décembre de chaque année.

»Les générations futures grandiront avec une compréhension approfondie de cet épisode de notre passé", a soutenu chef de l'État.

Le comité de commémoration présidé par l'historien Mamadou Diouf remettra en avril 2025 un livre blanc au chef de l'Etat sur le massacre de Thiaroye.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.