ALGER — La pièce de théâtre "Essakia, les grands ne meurent pas", une épopée tragique mettant en lumière les sacrifices héroïques des femmes algériennes dans la lutte contre le colonialisme français durant la Guerre de libération et la solidarité entre les peuples tunisien et algérien, a été présentée samedi à Alger en compétition du 17e Festival national du théâtre professionnel (Fntp).
Produit par le Théâtre régional de Souk Ahars, dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération, le spectacle mis en scène par Soumia Bounab, sur un texte écrit par Mazen Fareh Ilyès, revient sur une période cruciale de l'histoire de l'Algérie, marquée par les massacres odieux de Sakiet Sidi Youcef (Tunisie), perpétrés le 8 février 1958 par l'armée d'occupation.
Rendu par 15 comédiens, le spectacle relate en 70 mn l'histoire d'une famille algérienne qui a affronté avec héroïsme la brutalité des soldats d'occupation à travers le personnage de Rebiha (Lydia Laarini), veuve de chahid (martyr).
La solidarité entre les peuples algérien et tunisien durant Guerre de libération a été également illustrée dans ce spectacle à travers le personnage de l'infirmière tunisienne (Sali Bennacer), venue en aide aux moudjahidine blessés durant cette odieuse attaque de l'armée d'occupation qui a ciblé des civils algériens et tunisiens.
Les comédiens ont brillamment incarné leurs rôles respectifs, en rendant un texte dense nourri d'une vision dramaturgique, basée sur l'esthétique et le jeu bien présenté qui ont occupé tous les espaces scéniques.
La scénographie, oeuvre de Zine El Abidine Khettab, faite d'un décor "simple" et fonctionnel, a consisté en une mise en scène "judicieuse", dégageant deux espaces scéniques distincts (maisons) et le maquis (montagnes), de manière à permettre aux comédiens une fluidité des mouvements dans l'ensemble de l'espace dominé par deux maisons, implantées au milieu de la scène.
Soutenu par une bande son, signée Zekri Bensalah, qui a brillamment illustré les différentes atmosphères tragiques et les fortes émotions de la trame, l'éclairage fait de couleurs chaudes et froides, a participé davantage à recréer les atmosphères et les différentes situations rendues dans le spectacle.
Ouvert le 20 décembre, le 17e Fntp se poursuit jusqu'à lundi avec 19 représentations en compétition, en plus d'autres pièces hors compétition programmées à la salle Hadj-Omar (TNA), au Théâtre municipal d'Alger-centre et à la Place Mohamed-Touri, pour les spectacles de rue.