Arrivé mardi dans la région, Félix Tshisekedi va clôturer ce dimanche 29 décembre 2024 son séjour dans le centre de la RDC, sa région d'origine. Après avoir célébré Noël à Kananga, il s'est rendu à Mbuji-Mayi où il a inauguré un hôpital et tenu plusieurs meetings. Cependant, ce déplacement a révélé des frustrations. Le président a été interpellé par des responsables locaux et des habitants sur la lenteur dans la mise en oeuvre des projets d'infrastructures routières.
Parmi les voix qui ont porté les revendications des populations, il y a celle du gouverneur du Kasaï-Central. Joseph-Moise Kambulu a rappelé que sa province avait apporté 96% des suffrages à Félix Tshisekedi lors de la présidentielle de décembre 2023, mais il a déploré le fait qu'elle reste, selon ses termes, « au bas de l'échelle en matière d'infrastructures ».
Sous pression, Félix Tshisekedi et son gouvernement se sont engagés à relancer les travaux de la route Kananga-Kalamba-Mbuji. Cet axe stratégique de 230 km vise à désenclaver la région et à renforcer les échanges commerciaux avec l'Angola via le port de Lobito.
Relancé en juillet 2024, ce chantier bénéficie d'un financement global d'environ 300 millions de dollars dans le cadre de la renégociation d'un programme « produits miniers contre infrastructures » entre un groupement d'entreprises chinoises et le gouvernement congolais.
Cette route est censée réduire le temps de trajet entre la ville de Kananga et Kalamba-Mbuji de 72 heures à seulement 4 heures.
« Si je ne tiens pas ma promesse, lapidez-moi »
Le ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis Gisaro, a promis que cet axe en terre battue serait praticable dans les six prochains mois et entièrement bitumée d'ici juillet 2027, peut-être même dès le mois de février 2027.
Le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a émis des doutes, notamment en raison du faible taux de décaissement : seulement 7,2 millions de dollars débloqués en 2024.
Le chef de l'État a toutefois réitéré sa promesse : la route sera terminée avant la fin de son mandat, allant jusqu'à déclarer : « Si je ne tiens pas ma promesse, lapidez-moi. »
Ce sont les propos d'un opposant, non d'un membre de la famille présidentielle.