En Guinée, l'émotion et la colère sont vives après le viol et l'assassinat de Mahawa, une fillette de 6 ans, le 20 décembre dernier dans les toilettes de son établissement scolaire. Depuis janvier dernier, les organisations de défense des droits des femmes ont dénombré 221 cas de viols sur mineures dans le pays en majorité à Conakry.
Le mois dernier, c'était une jeune écolière de 8 ans qui avait subi le même sort que Mahawa. Les Nations unies avaient alors - fait rare - communiqué pour s'indigner du viol et du meurtre d'Aïcha Bah, en banlieue de Conakry le 14 novembre. Le corps de l'enfant avait été retrouvé dans les toilettes de son école de Kagbelen, à Conakry.
L'organisation internationale avait interpelé le gouvernement et appelé à « un sursaut national » contre les violences sexuelles qui sont un fléau en Guinée, où pas une semaine ne passe sans que la presse ne se fasse l'écho d'un viol.
Pour dénoncer ces actes atroces et interpeller les autorités de Guinée, des organisations de défense des droits des femmes ont tenu une conférence de presse cette semaine à la maison de la presse de Conakry.
On écoute Oumou Khairy Diallo, directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders en Guinée, au micro de Pierre Firtion, de la rédaction Afrique.
« Nous sommes inquiets quant à l'avenir des jeunes filles guinéennes parce qu' aujourd'hui l'école, qui (devrait) être un endroit où la petite fille est censée être en sécurité, s'épanouir et apprendre, devient aujourd'hui l'endroit duquel les parents d'élèves se méfient.
Cette situation ne peut pas continuer. La jeune fille guinéenne ne peut pas vivre dans la peur de sortir de la maison... Malheureusement, malgré tous les cas (d'agression récents) en Guinée, on n'a pas encore vu quelqu'un qui a subi la rigueur de la loi pour que cela serve d'exemple et pour aussi empêcher la récidive !
Quand on interpelle les autorités, ils nous disent toujours qu'ils se sont saisis du dossier, mais jusqu'à quand ça va continuer ? Jusqu'à quand les victimes (cesseront d'être juste) des nombres de plus ?
Aujourd'hui, on demande que la lumière soit faite sur les cas qui ont déjà eu lieu et surtout qu'il y ait un renforcement des politiques de protection de la jeune fille guinéenne. Nous appelons l'État à trouver une solution à ce problème de sécuritaire au sein de nos établissements scolaires, mais de façon globale au sein de toutes les sphères sociales.