Afrique du Nord: Astrologues à la télévision - Et si la Tunisie suivait l'exemple de l'Égypte ?

29 Décembre 2024

À l'approche de la fin de l'année administrative, la présence des astrologues dans les programmes télévisés et radiophoniques devient un phénomène récurrent.

En Égypte, ces invités particuliers sont souvent mis en avant, notamment en fin d'année, suscitant des débats et un engouement important auprès des téléspectateurs à travers le monde arabe.

Cependant, cette année, l' "Autorité nationale des médias" en Égypte a pris une décision inédite en interdisant la diffusion des interventions des astrologues dans les médias publics, une mesure qui soulève des interrogations sur ses motivations.

Ahmed Al-Moslemani, président de l'autorité, a expliqué dans un communiqué publié ce mercredi que cette interdiction vise à "combattre la promotion des superstitions, respecter l'intelligence humaine et encourager le savoir scientifique".

Il a également appelé à "explorer l'avenir de la région et du monde à travers des approches scientifiques, des bases logiques, les données des sciences politiques et autres disciplines, tout en s'appuyant sur les experts, universitaires et intellectuels".

Al-Moslemani a insisté sur la nécessité de "mettre fin à la promotion des absurdités véhiculées par les astrologues et charlatans, quelle que soit leur notoriété ou influence, car ils insultent l'intellect, dévalorisent le savoir et bâtissent une renommée mensongère sur des prédictions aléatoires sans fondement".

Cette initiative s'inscrit dans un contexte plus large de réformes médiatiques visant à redorer l'image de la télévision publique égyptienne et à répondre aux critiques croissantes du public concernant la qualité des contenus diffusés. Toutefois, cette interdiction ne concerne que les chaînes publiques, tandis que les chaînes

privées, moins soumises à cette régulation, continuent d'inclure ces segments populaires, attirant ainsi de larges audiences.

La situation en Tunisie, bien que similaire, n'a pas encore donné lieu à de telles mesures. Selon l'acteur Lotfi Bondka, ces dernières années, les chaînes tunisiennes ont également multiplié les apparitions d'astrologues, souvent dans des programmes sponsorisés, où les astrologues eux-mêmes financent leur présence pour promouvoir leurs idées. Ce phénomène soulève des interrogations sur l'éthique médiatique et la responsabilité des diffuseurs dans le choix des contenus qu'ils proposent à leurs téléspectateurs.

En outre, cette situation met en lumière une question essentielle : n'est-il pas temps pour la Tunisie de prendre exemple sur l'Égypte et d'adopter des mesures réglementaires visant à encadrer la diffusion de contenus pseudo-scientifiques sur les chaînes publiques et privées ?

En effet, la présence récurrente des astrologues dans les médias pourrait avoir des effets néfastes sur la société, notamment en alimentant des croyances infondées et en détournant l'attention des véritables enjeux de notre époque. Une telle régulation serait une étape importante pour garantir que les médias continuent à jouer leur rôle d'éducation et d'information, en favorisant des discussions basées sur des faits et des connaissances vérifiées, tout en protégeant les téléspectateurs des dérives susceptibles de miner leur esprit critique.

 

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