À Madagascar, le gouvernement a annoncé, samedi 28 décembre, la saisie de 800 tortues très probablement destinées à l'exportation clandestine. Un ressortissant tanzanien a été arrêté. Cela intervient quelques jours après le placement en détention d'un député dans une affaire comparable.
Pour expliquer la multiplication des saisies, le ministère de l'Environnement affirme avoir développé une politique plus efficace en matière de répression des trafics d'espèces animales.
C'est à Majunga, dans le nord-ouest de Madagascar, que les 800 tortues étoilées ont été interceptées. Il s'agit d'une espèce endémique protégée, car en danger critique d'extinction.
Pour Max Fontaine, ministre de l'Environnement, ce type de trafic compromet directement le développement du pays.
« Si on veut pouvoir développer notre tourisme, on a besoin de protéger ces espèces pour la biodiversité mais ces espèces ont aussi un rôle écosystémique très important. Et nous dépendons de l'écosystème. En effet, 75 % de la population malagasy habite encore en milieu rural et donc dépend des sols, dépend de la lutte contre le changement climatique et de la protection de l'environnement. Et si on perd toutes ces espèces, il y aura des conséquences sur l'économie humaine », explique Max Fontaine.
Les dernières saisies sont le résultat d'une meilleure coordination, selon le ministre, entre la gendarmerie, la justice et les organisations de la société civile, sans oublier de simples citoyens qui dénoncent les trafics.
« C'est en communiquant les informations à l'intérieur de ce réseau et en le coordonnant bien que l'on peut augmenter les résultats. Cette année on peut avoir l'impression qu'il y a eu beaucoup plus de cas de trafics de tortues mais, quand on augmente nos efforts, on va détecter, d'office, plus de cas. C'est facile de faire descendre le nombre de cas à zéro si on n'augmente pas les contrôles », ajoute le ministre de l'Environnement.
L'alliance Voahary Gasy, structure de la société civile engagée dans la défense de l'environnement, a qualifié, samedi 28 décembre, les trafiquants « d'ennemis de la nation » et demandé l'application des peines les plus sévères, soit jusqu'à dix ans d'emprisonnement pour l'exportation d'espèces naturelles protégées.