Burkina Faso: Déclaration de politique générale - Les éclaircissements du Premier ministre

29 Décembre 2024

A l'issue de sa Déclaration de politique générale (DPG), prononcée dans la matinée du vendredi 27 décembre 2024, les députés de l'Assemblée législative de Transition (ALT) ont posé des questions au nouveau Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, auxquelles, il a apporté des réponses.

70,59 % du territoire national est désormais sécurisé. C'est la réponse officielle apportée par le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, à l'hémicycle, le vendredi 27 décembre 2024, suite à une question qui lui a été adressée par les députés, à l'issue de sa Déclaration de politique générale (DPG). Bien qu'ayant pris note de cette avancée notable dans la reconquête du territoire national, les députés ont voulu connaître les perspectives du gouvernement en matière de recouvrement total du territoire par l'Etat.

Sur ce point, le Premier ministre a assuré que des efforts supplémentaires sont déployés pour accentuer cette tendance. « C'est une évaluation qui est dynamique. On assiste depuis un certain temps à une intensification des opérations militaires sur le terrain et cela se fait suivant plusieurs phases. Il faut reconquérir, consolider avant d'envisager le retour des populations. C'est donc une dynamique qui va se poursuivre et s'intensifier », a-t-il indiqué. Le chef du gouvernement a, toutefois, appelé, à nouveau, au soutien indéfectible de tous les citoyens burkinabè aux Forces de défense et de sécurité (FDS).

« La plus grande récompense pour nos combattants, quand ils reviennent du front est quand ils voient l'exaltation et la fierté dans les yeux des populations qu'ils rencontrent », a-t-il déclaré. De son avis, beaucoup d'efforts sont déjà fait dans ce sens par les populations. Il les a encouragées à maintenir le cap afin de permettre aux combattants de garder le moral haut et de remporter plus de victoires. Pour lui, la sécurité doit être une co-construction. C'est pourquoi, il a appelé les populations des zones reconquises à être les actrices de leur propre sécurité. « Elles doivent activer la veille afin d'accompagner les FDS en renseignements pour renforcer davantage le climat de quiétude dans leurs localités »,

a-t-il soutenu.

Le Premier ministre a, par ailleurs, fait cas de la mise en place des mesures visant à renforcer la puissance de feu des forces combattantes. Sur ce point, il a précisé, en réponse à une question des députés concernant la dotation des Forces de sécurité intérieure (FSI) en matériels roulants et de défense, que ces efforts concernent toutes les forces sans distinction.

« Cela se constate sur le terrain. Nos FSI, dans l'histoire de notre pays, n'ont jamais été aussi bien équipées », a-t-il attesté.

Des porteurs de solutions

De son avis, il est important que chaque force puisse apporter sa contribution à la reconquête du territoire national. Concernant justement la lutte contre le terrorisme, les députés ont demandé le point de vue du chef du gouvernement sur la mise en place d'une armée de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), en lieu et place de la Confédération. Sur ce point, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a jugé l'opinion pertinente. Toutefois, il a noté que l'AES étant présentement une Confédération, il ne peut y avoir qu'une force conjointe. De ce qu'il a dit, cette force est en cours d'opérationnalisation.

Il a noté que la Confédération de l'AES est toujours en cours de structuration. « Au départ, c'était une alliance de défense, mais la vision éclairée des trois chefs d'Etat a permis de passer à une autre étape en intégrant d'autres volets que sont la diplomatie et le développement pour en faire une Confédération. Le souhait est que cet élan se poursuive pour une intégration totale et harmonieuse », a-t-il déclaré.

Face à l'intérêt manifeste des députés pour le secteur rural, à travers les questions posées, le Premier ministre a reconnu l'importance de soutenir les populations rurales et renforcer la résilience dans les secteurs clés de l'économie nationale.

Dans le domaine de l'éducation, qui a aussi fait l'objet d'un intérêt particulier de la part des députés, le chef du gouvernement a affiché son ambition de réorganiser l'enseignement supérieur afin qu'il forme des cadres compétents et porteurs d'innovation.

Cette réforme vise, selon ses dires, à aligner les formations académiques sur les besoins réels du développement national.

« Il est clair que si nous continuons de former des centaines de philosophes, de littéraires, de sociologues, cela pose problème. Il faut une université qui mette à la disposition du Burkina des porteurs de solutions », a-t-il estimé.

Les réponses du Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ont convaincu les députés qui ont tous voté « oui » pour l'adoption de sa Déclaration de politique générale. Le Président de l'ALT, Ousmane Bougouma a, quant à lui, réaffirmé la disponibilité de son institution à accompagner le gouvernement dans l'accomplissement de ses missions au service du pays.

 

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