L'ancien président américain, Jimmy Carter, est décédé hier, dimanche 29 décembre, à l'âge de 100 ans. Chef de l'État de 1977 à 1981, il était connu pour son sens de la diplomatie et son attachement au respect des droits de l'Homme. Histoire moins connue, il a été le premier président des États-Unis à fouler les terres d'Afrique subsaharienne, continent aux liens pourtant très étroit avec son pays.
Jimmy Carter aimait dire que, lors de son mandat, il avait fourni plus d'efforts à pacifier l'Afrique australe que le Moyen-Orient. C'est en tout cas ce que rapporte la professeure d'Histoire Nancy Mitchell, autrice d'un ouvrage intitulé Jimmy Carter et l'Afrique : Race et guerre froide.
Un fait d'armes souvent omis, son implication dans le dossier rhodésien en pleine guerre froide, évoque Paul Lorgerie du service Afrique de RFI. Refusant de soutenir un gouvernement raciste, mais ne souhaitant pas que le bloc de l'Est s'empare du sud de l'Afrique, ses efforts ont mené aux pourparlers de Lancaster House, à Londres, qui ont ensuite débouché sur les premières élections libres d'un nouvel État, le Zimbabwe.
Premier président américain en Afrique subsaharienne
Lui qui avait été témoin de la ségrégation dans le sud des États-Unis d'où il est natif, il pensait que les luttes du continent africain et de son pays étaient liées. Il fut d'ailleurs le premier président des États-Unis à fouler le sol subsaharien en 1978 : ce fut au Liberia, pays colonisé en 1822 par l'American Colonization society, avant de s'envoler pour Lagos.
Il y retournera, des années plus tard, dans le cadre de sa fondation, le Carter Center, aujourd'hui active dans la surveillance des élections et les domaines des droits de l'Homme et de la santé à travers le monde.