Depuis plusieurs années, Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo et siège des institutions nationales, a perdu son surnom de « Kinshasa la Belle ». En août 2024, à peine entré en fonction, le Gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki, avait lancé l'opération « Coup de Poing » pour assainir la ville en profondeur. Cependant, près de quatre mois après son lancement, l'état des lieux demeure inchangé sur plusieurs fronts. Lors de la 28e réunion du Conseil des Ministres, tenue le vendredi 27 décembre 2024 à Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a souligné la nécessité de concevoir et de mettre en oeuvre un programme « ambitieux » pour l'assainissement de la capitale.
Préoccupée par la situation inquiétante des embouteillages, de l'insalubrité dans la ville de Kinshasa, la Première Ministre Judith Suminwa a insisté sur la mise en oeuvre des moyens susceptibles de mettre un terme à cette situation très délicate.
"La Première Ministre est revenue sur l'urgence d'élaborer un programme ambitieux d'assainissement pour la ville de Kinshasa, assorti d'une planification rigoureuse et d'un suivi attentif des travaux de réhabilitation de la voirie", rapporte le compte rendu de la réunion, lu par Patrick Muyaya, Porte-parole du Gouvernement. Cette déclaration fait suite à une visite qu'elle a effectuée la semaine dernière, sous une pluie battante, accompagnée du Gouverneur de Kinshasa, pour inspecter des chantiers en cours.
Au cours de cette visite, elle a parcouru plusieurs artères stratégiques notamment, l'avenue Kulumba à Masina, Kabasele, Colonel Ebeya, Huileries, Kabambare, Dima, Ethiopie dans la commune de Kasa-Vubu, Kisangani à Bandalungwa, ainsi que Pumbu à Gombe.
La Première Ministre s'est réjouie des progrès réalisés sur certaines routes, mais a également noté que beaucoup reste à faire.
"Les avenues telles que Bokassa, Wangata, Itaga, Kabambare, Kalembe-Lembe, Nyangwe, Kabinda et Dima dans les communes de Kinshasa et Lingwala nécessitent un traitement urgent pour rétablir la fluidité du trafic", a-t-elle martelé.
Dans le même ordre d'idées, elle a encouragé le Gouverneur à mobiliser tous les services publics concernés par les questions d'assainissement et de réhabilitation de la voirie. Elle a notamment recommandé des actions ciblées, comme le curage des caniveaux dans des zones identifiées comme prioritaires.
La situation de Kinshasa reste une préoccupation majeure. L'Assemblée Nationale avait déjà abordé cette question par le biais d'une commission ad hoc, connue sous le nom de « Commission Matata Ponyo ». Cette dernière avait présenté un rapport détaillé avec des recommandations destinées aux Gouvernements central et provincial pour remédier aux problèmes d'embouteillages, de constructions anarchiques et d'insalubrité.
Dans le passé, Kinshasa a bénéficié de divers projets d'assainissement, tels que Kinshasa Bopeto sous le gouvernorat de Gentiny Ngobila, sans pour autant atteindre les résultats escomptés. Les autorités provinciales pointent souvent le manque d'accompagnement du Gouvernement central comme principal obstacle à la mise en oeuvre efficace de ces initiatives.