Réunis en séance plénière le samedi 28 décembre 2024, les députés de la 15e législature ont adopté le projet de Loi de Finances Initiale 2025 (LFI 2025) sans débattre du texte.
Pris par les délais, le projet de Loi de Finances Initiale 2025 (LFI 2025) a été adopté par 140 députés sur 165 samedi dernier, conformément à l'article 86, alinéa 6, de la Constitution. (Il faut reproduire cet article et son alinéa).
« Vous savez tous qu'il est impossible de tenir des séances plénières en vue de l'examen du budget de l'État d'ici au 31 décembre prochain », a déclaré vendredi dernier le Premier ministre Ousmane Sonko en réponse aux questions des députés, lors de sa Déclaration de politique générale.
Le gouvernement, tenu de faire adopter le projet de loi de finances initiale 2025 avant la fin de l'année en cours, a estimé que le temps imparti jusqu'au 31 décembre était trop court. Cette situation est principalement due à la dissolution de la 14e législature le 12 septembre 2024 et à l'organisation des élections législatives anticipées le 17 novembre, qui ont perturbé cet exercice traditionnel des députés qu'on appelle le marathon budgétaire. Les séances plénières consacrées à l'examen des budgets alloués aux ministères et aux institutions durent généralement environ trois semaines. Par conséquent, il a été fait recours à l'article 86, alinéa 6, de la Constitution.
Dans le budget 2025 de l'État, les recettes prévues sont fixées à 5 014,3 milliards de francs CFA, contre 4 915,2 milliards pour la LFI 2024. Quant aux dépenses, elles sont évaluées à 6 614,8 milliards, contre 5 755,4 milliards en 2024, ainsi que le précise le rapport de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.
2,0 % de hausse des recettes du budget 2025
Selon le document du ministère des Finances et du Budget, le budget 2025 prévoit une hausse des recettes de 99,1 milliards de francs CFA, soit 2,0 %. Quant aux dépenses, elles augmentent de 859,4 milliards, soit environ 14,9 %.
D'après le ministre Cheikh Diba, le budget 2025 est basé sur une prévision de croissance de 8,8 %, contre 6,7 % en 2024, et un déficit budgétaire attendu à 7,08 %, contre 11,6 % en 2024. L'objectif est de tendre vers une consolidation budgétaire en 2027, avec un déficit de 3 % du PIB, conformément aux critères de convergence de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine.
Les recettes du budget général pour l'année prochaine sont estimées à 4 794,6 milliards de francs CFA, tandis que la pression fiscale est projetée à 19,3 % du PIB, contre 19,4 % en 2024.
Les recettes des Comptes Spéciaux du Trésor sont fixées à 219,7 milliards pour 2025. Les dépenses du budget général sont programmées à 6 395,1 milliards de francs CFA pour l'année 2025, soit une progression de 861,2 milliards (+15,6 %) par rapport à la LFI 2024.
Les charges financières liées à la dette publique et la masse salariale devraient progresser respectivement de 13,1 % et 3 %, pour atteindre 932,1 milliards et 1 485,5 milliards en 2025.
Les dépenses d'investissement sont estimées à 2 047 milliards en 2025, contre 1 836,3 milliards en 2024. Quant aux dépenses des comptes spéciaux du Trésor, elles sont fixées à 219,7 milliards pour 2025, contre 221,5 milliards en 2024.
Concernant les institutions constitutionnelles, le budget de la présidence de la République est fixé à 78 609 617 404 francs CFA en 2025, contre 80 129 718 244 en 2024. Celui de la Primature s'élève à 25 006 817 345 francs CFA, contre 25 723 322 360 en 2024.
Le budget de l'Assemblée nationale passe à 22 474 015 137 francs CFA, contre 20 158 015 137 en 2024. Pour le Conseil constitutionnel, le budget est arrêté à 1 453 826 065 francs CFA en 2025, contre 1 755 705 000 en 2024. Celui de la Cour suprême est fixé à 5 089 993 426 francs CFA, contre 6 979 625 379 en 2024. Enfin, le budget de la Cour des comptes est fixé à 14 512 706 792 francs CFA, contre 13 199 273 000 en 2024.
Perspectives pour 2025
« L'économie nationale devrait bénéficier d'une conjoncture internationale plus favorable, caractérisée par une détente anticipée des cours des produits de base, notamment le pétrole, dont le prix pourrait baisser de 10,4 %, pour atteindre 72,8 dollars le baril », selon le rapport de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Le taux de croissance du PIB réel est projeté à 8,8 % en 2025, contre 6,7 % en 2024. Cette croissance serait principalement portée par le secteur secondaire (+21,5 %), et dans une moindre mesure, par les secteurs primaire (+5,2 %) et tertiaire (+4,5 %), précise le document.