Ibrahim Nabi Togola, président du parti Nouvelle vision pour le Mali (NVPM), a été enlevé le 28 décembre 2024 à Bamako. Dans un communiqué publié le 29 décembre, le NVPM, une formation opposée aux autorités maliennes de transition, affirme qu'Ibrahim Nabi Togola a été enlevé dans le quartier d'ACI 2000, en plein Bamako, « par des individus armés non identifiés ». Ce dirigeant politique devait lancer une nouvelle coalition d'opposition. Précisions.
Il n'est pas encore 10h samedi 28 décembre. Ibrahim Nabi Togola est dans la cour du bâtiment où il doit tenir une conférence de presse, lorsque deux hommes en civil surgissent et lui demandent de le suivre.
Ibrahim Nabi Togola refuse puis, selon le récit de plusieurs de ses proches, s'ensuit une altercation au cours de laquelle les deux hommes assurent être des gendarmes et mettent violemment le dirigeant politique à terre. Blessé au visage, Ibrahim Nabi Togola est menotté et embarqué à bord d'un véhicule 4x4 noir aux vitres teintées.
Ce lundi matin, son entourage, qui a fait la tournée des commissariats et sollicité les services de police et de gendarmerie, n'a toujours aucune information sur son lieu de détention.
Plusieurs camarades politiques d'Ibrahim Nabi Togola s'inquiètent d'un mode d'action s'apparentant plutôt à celui de la sécurité d'État.
Le président du parti Nouvelle vision pour le Mali est très engagé dans la lutte pour le rétablissement de la démocratie au Mali : membre de la coalition politique Jigiya Koura, de l'Appel du 20 février, de la Synergie d'action pour le Mali et signataire de la Déclaration du 31-Mars pour le retour à l'ordre constitutionnel, Ibrahim Nabi Togola était sur le point de lancer une nouvelle plateforme d'opposition. La conférence de presse prévue samedi matin, au cours de laquelle il devait annoncer la création de ce nouveau mouvement et en prendre la présidence, venait d'être reportée lorsqu'il a été enlevé.
« On est en dictature, commente l'un de ses camarades politique, lui-même en exil : au Mali, soit tu soutiens les militaires, sois tu te tais. Nous sommes très inquiets de ce qui pourrait lui arriver ».