Madagascar: Dilpomatie - Une année charnière pour le pays

L'année 2024 est marquée par des avancées diplomatiques importantes pour Madagascar, renforçant son statut régional et international. Misant aussi sur une diplomatie économique plus offensive, la Grande Île a pu consolider et élargir ses partenariats internationaux.

Des acquis significatifs. Le bilan de Madagascar peut se résumer ainsi sur le plan diplomatique. L'année 2024 est marquée par un retour au premier plan dans des organisations régionales, l'engagement au front sur des sujets d'enjeux globaux et la consolidation de ses liens internationaux.

Un des faits diplomatiques marquants, cette année, est la nomination d'Edgard Razafindravahy comme Secrétaire général de la Commission de l'océan Indien (COI), en juillet. Sous son mandat, il compte intensifier les actions de l'organisation indianocéanique face à des défis communs comme l'intégration économique, la paix et la sécurité, la résilience face au changement climatique.

Edgard Razafindravahy met surtout l'accent sur un domaine "crucial", la souveraineté et la sécurité alimentaire dans la zone COI. Le sujet sera, justement, au coeur des discussions lors du prochain sommet de la Commission de l'océan Indien, qui se tiendra à Madagascar, en 2025. Dans la foulée de la victoire diplomatique au niveau de la COI, Madagascar a réitéré sa performance au sein de la Communauté des États d'Afrique australe (SADC).

En août, Andry Rajoelina, président de la République, a été élu à la présidence de la SADC pour la mandature 2025 - 2026. Une première depuis que la Grande Île a rejoint cette organisation, en 2005. Regroupant seize pays, la SADC joue un rôle économique et politique important dans la zone Afrique australe. "Une région en paix et prospère", est l'objectif affirmé par la SADC.

En siégeant à la présidence de la SADC, Madagascar, par le biais du chef de l'État, devra s'atteler à renforcer l'intégration économique, la paix et la stabilité dans la région Afrique australe. La Grande Île devrait donner le ton durant le sommet de la SADC prévu en août, à Antananarivo.

Après les organisations régionales que sont la COI et la SADC, Madagascar veut renforcer sa position sur la scène continentale en alignant un candidat à l'élection du président de la Commission de l'Union africaine (C-UA). L'élection du président de la Commission de l'UA se tiendra au prochain sommet de l'organisation, les 15 et 16 février 2025, à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Coopération Sud-Sud

Madagascar et son candidat à la présidence de la C-UA, Richard Randriamadrato, mènent activement une campagne électorale depuis quelques mois. Durant cette année 2024, la Grande Île s'est aussi hissée au perchoir de l'Organisation internationale des Nations unies (ONU). Elle a été plébiscitée comme vice-présidente de l'Assemblée générale (AG) de l'ONU pour la période septembre 2024 à septembre 2025.

Fort de ce statut, la Grande Île a pu s'affirmer en frontline de sujets globaux. Plaider notamment en faveur des pays insulaires face aux conséquences des changements climatiques. Porter leur voix pour mettre les pays pollueurs face à leur responsabilité, les appeler à traduire en acte leur engagement d'indemniser les pays ayant le statut de carbone négatifs qui subissent les effets du changement climatique.

Sur la lancée des discussions engagées en marge de l'AG des Nations unies, Madagascar fait partie des pays fondateurs de la coalition G-Zero qui regroupe les pays ayant le statut de carbone négatif, ou de neutralité carbone. Son existence a été officialisée durant la 29e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP 29), à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre.

Une diplomatie tous azimuts et une diplomatie économique restent les lignes directrices des actions diplomatiques de Madagascar. Cette année 2024, le pays s'est aussi appliqué à renforcer son statut international, profitant d'une position géostratégique renforcée. Les conflits au Moyen-Orient ont fait qu'un couloir maritime à quelques encablures des côtes malgaches est devenu une des principales autoroutes maritimes au monde.

Cette année, Madagascar a aussi mis l'accent sur la coopération Sud-Sud. C'est ainsi que les rendez-vous comme le sommet Corée-Afrique, en juin, et le sommet Chine-Afrique, en septembre, ont été une occasion pour la Grande Île de consolider ses liens avec ces deux pays. Des protocoles d'accord dans des secteurs stratégiques comme l'énergie, les mines, l'agriculture, ou encore les infrastructures.

Dans cette dynamique de la coopération Sud-Sud, l'élargissement des relations diplomatiques à d'autres pays africains a également marqué l'agenda 2024 de Madagascar. Il a ainsi formalisé ses relations bilatérales avec l'Angola et la Guinée-Bissau. Elles reflètent également la volonté de Madagascar de diversifier ses partenaires en Afrique pour renforcer sa position continentale.

L'année 2024 a aussi vu une dynamisation des relations diplomatiques entre Madagascar et les Émirats Arabes Unis. Une dynamique matérialisée par l'ouverture de la liaison aérienne Dubaï - Antananarivo, via la compagnie Emirates. Après ces accomplissements diplomatiques, il faudra transformer l'essai pour qu'ils aient des retombées socio-économiques notables et palpables pour le pays et ses habitants.

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