Au Niger, Moussa Tchangari est toujours en garde à vue. Selon son association, le secrétaire général d'Alternative espaces citoyens devait être présenté à un juge hier lundi, mais cela a finalement été reporté. Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, fait partie des signataires d'une tribune en soutien à cette figure de la société civile. Comme d'autres voix du Sénégal, du Niger, de Mauritanie ou de France, il appelle à sa libération.
Moussa Tchangari a été interpellé à son domicile à Niamey le 3 décembre alors qu'il rentrait d'un déplacement en Côte d'Ivoire et au Nigeria. Il a été transféré 48h plus tard au service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée. Parmi les charges retenues contre lui, celles d'apologie du terrorisme et d'atteinte à la sûreté de l'État. Son arrestation a provoqué une vague d'émotion dans la société civile ouest-africaine.
Le Sénégalais Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, fait partie des signataires d'une tribune en soutien à cette figure de la société civile. Il explique pourquoi il l'a signée, au micro de Magali Lagrange, de la rédaction Afrique.
« Moussa Tchangari est un des leaders les plus en vue de la société civile de l'Afrique de l'Ouest. Un homme extrêmement engagé, qui a une expertise avérée. Vraiment son arrestation, pour nous, c'est quelque chose de scandaleux ! Tchangari est un homme libre, un intellectuel critique vis-à-vis de tous les régimes passés, également critique vis-à-vis de la politique française en Afrique.
Donc sa détention est totalement arbitraire et nous recommandons au gouvernement du Niger de le libérer immédiatement et sans condition et de le laisser continuer à travailler pour la société civile pour la promotion justement de la bonne gouvernance. Et également pour dénoncer la corruption partout où elle existe en l'Afrique de l'Ouest. »
▶ Tribune au Niger en soutien à Moussa Tchangari: non au musèlement des voix critiques !
Moussa Tchangari est connu pour sa défense des libertés et ses positions contre les bases militaires françaises. Il critique aussi ouvertement plusieurs décisions des pays de l'AES, dont le Niger, comme la récente déchéance de nationalité de plusieurs figures politiques du pays ou encore le retrait des agréments d'ONG en novembre 2024.