Les médecins montent déjà les enchères pour 2025. C'est la première corporation qui va ouvrir le bal des tensions sociales en perspective après les festivités du nouvel an. En effet, après le Syndicat national des médecins (SYNAMED), c'est au tour du Syndicat national des médecins du Congo (SYMECO) d'accorder 72 heures au Gouvernement soit, jusqu'au jeudi 2 janvier 2025, pour concrétiser les attentes des professionnels de la santé sous peine d'une reprise de la grève.
Ce dernier exige le paiement complémentaire du quatrième trimestre 2024 qui inclut l'alignement à la prime de risque professionnel pour 1000 médecins, le paiement au grade statutaire pour 5177 médecins promus, ainsi que le paiement du deuxième palier de 35% des indemnités de transport et de logement.
Déjà, le jeudi 26 décembre dernier, les médecins affiliés au SYNAMED avaient décidé de radicaliser leur mouvement de grève. Les blouses blanches dénoncent le non-respect des engagements pris lors de la commission paritaire tenue à Bibwa.
Pour ces médecins, la grève radicale a débuté depuis samedi 28 décembre à partir de 7 heures 30 minutes sur toute l'étendue de la République, exceptée dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sous état de siège ainsi que dans les banques de sang.
En outre, les médecins-directeurs, les chefs de départements et des services assument les urgences et commencent à transférer les malades dans les structures médicales de leur choix pour la poursuite de leurs soins.
Le SYNAMED conditionne, toutefois, la reprise normale de service par le paiement total de trois mois de la paie complémentaire des médecins conformément au communiqué conjoint de Bibwa.
Le Gouvernement clôture l'année par la grève décrétée par le SYNAMED et entame une nouvelle année par celle du SYMECO. Les médecins viennent de planter le décor de cette nouvelle année sur fond de durcissement de leur mouvement. En attendant, les enseignants, pour leur part, avaient déjà accusé le Gouvernement de mauvaise foi par rapport aux conclusions de Bibwa.
Les élèves sont censés reprendre les cours dès lundi 6 janvier prochain. Tout le monde reste obnubilé par l'ambiance des festivités du nouvel an. Mais, dès que l'euphorie des fêtes va passer, c'est alors qu'on aura retrouvé ses deux pieds sur terre.
C'est en ce premier mois de la nouvelle année que les poches sonnent creux. C'est à ce mois de janvier qu'on observe une poussée de fièvre dans les différentes couches sociales.
L'Etat qui se trouve être le plus grand employeur de la République, doit s'évertuer à calmer les ardeurs des uns et des autres. Cependant, recourir à quel argument dès qu'on n'a pas été capable de tenir ses premiers engagements?
Le Gouvernement se trouvera dans l'obligation d'adopter le profil bas devant les menaces de grève de différentes corporations syndicales qui promettent de prendre leur revanche. Suminwa risque ainsi de se retrouver prise au collet. Comme pour dire, le plus dur est à venir.