Sénégal: Bassirou Diomaye Faye annonce la fin de toutes les présences militaires étrangères dès 2025

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé, le 31 décembre, « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », dans un discours à l'occasion du Nouvel An.

Le 28 novembre dernier, Bassirou Diomaye Faye avait annoncé que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal et vient de confirmer que cela sera fait cette année. « J'ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », a déclaré le président sénégalais, fixant ainsi pour la première fois une date de départ des bases militaires étrangères de cette ancienne colonie française. Il a précisé que « tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d'une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée », prônant la rupture avec le système et se réclamant d'un panafricanisme de gauche, élu sur la promesse du souverainisme et de la fin de la dépendance vis-à-vis de l'étranger.

En novembre 2024, Bassirou Diomaye Faye rappelait que « le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires (étrangères) dans un pays souverain », 64 ans après son indépendance, ajoutant que « présence militaire ou absence militaire ne doit pas être égale à rupture ». Il avait évoqué dans l'actualisation de la doctrine de la coopération militaire que celle-ci « impose évidemment qu'il n'y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d'autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent encore la maintenir (la coopération) avec le Sénégal », avait-il dit.

Du côté de la Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession de la base de l'armée française à Abidjan ce mois-ci, lors d'un discours prononcé à l'occasion de son allocution de fin d'année, soulignant que les Ivoiriens devraient être fiers de la modernisation de leur armée. « C'est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d'Ivoire », a-t-il déclaré. Ainsi, le camp du 43e Bima, le bataillon d'infanterie de marine de Port-Bouet, sera rétrocédé aux forces armées de Côte d'Ivoire dès ce mois de janvier. La Côte d'Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l'Ouest. Quelque 1 000 soldats y étaient déployés. Paris a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après son retrait forcé de trois pays sahéliens gouvernés par des militaires hostiles à lui (Mali, Burkina Faso, Niger), auxquels s'ajoutent le Sénégal et le Tchad, qui ont annoncé, à leur tour en novembre, le départ des militaires français de leur sol et officialisé une « réorganisation ».

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